Alors que les urgences restent en tension dans de nombreux hôpitaux, l'Association pour la promotion et le regroupement des structures de soins immédiats (Aprusi), nouvellement créée, propose de désengorger les urgences en accueillant les pathologies non urgentes dans des centres de soins intermédiaires.
Les soins non programmés sont aujourd'hui au centre des préoccupations de la médecine polyvalente. A mi-chemin entre la médecine générale et les urgences vitales, ces soins non programmés doivent se structurer et se développer en France, pour assurer une continuité et une qualité des soins. C'est l'objet d'Aprusi, une association pour « grandir ensemble, profiter des expériences respectives et proposer aux patients les meilleurs soins. »
Son président, Loïc Libot, urgentiste à Nancy (Meurthe-et-Moselle), a créé avec des collègues un Centre médical soins immédiats (CMSI) à Essey-lès-Nancy, structure privée de soins non programmés tenue par des urgentistes libéraux, qui y travaillent à temps partiels. Le but est désengorger les urgences en sortant les pathologies peu urgentes, qui représenteraient 90% selon lui des soins réalisés dans les urgences hospitalières. Interrogé par Hospimédia le 19 mars 2018, L. Libot témoigne : « Si nous continuons à faire aller tout le monde aux urgences, le système est voué à l'explosion de manière très rapide : les services ne pourront pas tenir longtemps le rythme de croissance qui leur est imposé (…) La solution ce n'est pas plus de moyens mais plus d'organisation. Qu'on arrête de mettre tous les patients aux urgences, de dire que tous doivent être vus par un urgentiste pour une plaie de la main ou du bras, un écrasement du pied chez un enfant. Sinon ça ne sert à rien de former des généralistes : qu'on forme partout des urgentistes ! C'est laisser entendre que les généralistes ne sauraient rien faire, ce qui n'est pas le cas. (…) La grosse qualité des structures de soins immédiats, c'est de remettre le patient au centre : l'organisationnel du service tourne autour et non l'inverse. » (…)