Marie Sioen, chargée de mission à l'IREV (centre de ressources Politique de la ville) des Hauts-de-France, est intervenue lors de la journée d'étude « Santé mentale et politique de la ville : enjeux et leviers » du 9 novembre 2017, sur le thème « Santé mentale et quartiers prioritaires ». Son intervention est disponible en ligne.
En préambule, M. Sioen relève que l'on peut principalement distinguer deux registres de la santé mentale :
- d’une part, la santé mentale dans son acceptation positive, en partant du postulat qu’être en bonne santé mentale, c’est ressentir un bien-être émotionnel, avoir un psychisme apte à fonctionner harmonieusement et à faire face avec équilibre aux situations difficiles (échec, deuil, séparation, stress…). Ici la souffrance psychique est un ressenti, relève du subjectif, et peut déboucher sur des comportements de repli sur soi, d’anxiété, d’agressivité, voire de tendances suicidaires…
- d’autre part, la santé mentale au sens « ne pas avoir de maladie mentale ou de trouble mental ». Dans ce registre-là, la maladie mentale ou le trouble psychiatrique est établi par un diagnostic, posé par un psychiatre d’après des symptômes ou comportements cliniquement reconnaissables. Il peut s’agir de troubles divers : schizophrénie, troubles délirants, trouble bipolaire, trouble du développement psychologique…
Sur l’un ou l’autre de ces deux registres, on constate des enjeux particuliers dans les quartiers prioritaires. Côté souffrance psychique, on admet qu’elle est accrue du fait des conditions socio-économiques et environnementales difficiles (chômage, cadre de vie, échec scolaire…). Quant aux maladies mentales, elles peuvent être encore moins bien vécues dans les quartiers du fait d’un accompagnement et d’une prise en charge moins facile (désertification médicale, non-recours aux soins, isolement des personnes, frein financier…).
M. Sioen indique ensuite que les diagnostics territoriaux et locaux, réalisés avec les différents acteurs, mettent en évidence en 4 enjeux dans ces quartiers :
– repérer les personnes en souffrance et les orienter vers une prise en charge adaptée ;
– lutter contre la discrimination et la destigmatisation liées à la santé mentale ;
– promouvoir la bonne santé mentale ;
– agir sur les déterminants sociaux et territoriaux.
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Santé mentale et politique de la ville : enjeux et leviers, Journée organisée par l’IREV Hauts-de-France, La Fabrique Territoires Santé et le Centre national de ressources et d’appuis aux CLSM du CCOMS. Voir le compte-rendu de la journée en PDF