Lors d'un débat organisé à l'Assemblée nationale dans la soirée du 17 janvier sur la situation des hôpitaux, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a précisé les réformes et travaux actuellement en cours et à venir, pour répondre aux problématiques soulevées. Elle a insisté avant tout sur le fait d'avoir bien pris la mesure de la gravité de l'état des hôpitaux.
– La Ministre a été questionnée sur les problématiques rencontrées par les services d'urgences et rappelé avoir pris les mesures nécessaires début décembre pour organiser les hôpitaux "de façon à pouvoir dégager des lits d'aval, en repoussant des activités de routine en cas de pic épidémique". Par ailleurs, a-t-elle indiqué que, "différentes missions sont actuellement diligentées par des députés ou par le Conseil national de l'urgence hospitalière [CNUH] pour travailler" sur les urgences, l'amélioration de l'organisation entre l'hôpital et la ville, et de l'organisation territoriale de l'accès aux soins. Ces travaux "déboucheront dans les trois mois qui viennent sur des propositions pratiques, qui modifieront les organisations et permettront aux urgences d'être mieux régulées".
– Les députés ont également questionné la Ministre sur la démographie médicale et sur le maintien des hôpitaux de proximité. Agnès Buzyn a indiqué qu'un "certain nombre de mesures sont prévues qui visent à rendre plus attractifs nos hôpitaux ruraux, nos hôpitaux de proximité". En permettant aux professionnels de partager des plateaux techniques et des projets médicaux, en organisant la gradation des soins entre établissements, les GHT y concourront, a-t-elle insisté. La proximité "restera" mais avec cette gradation. Questionnée plus avant dans le débat sur le temps 2 des GHT, la ministre a indiqué qu'elle souhaite "laisser cette année ou les deux ans qui viennent aux équipes de gouvernance et aux équipes médicales, qui doivent reprendre leur souffle et s'organiser pour répondre à la demande de création de GHT sur le terrain". Mais une réflexion sera menée pour "pousser plus loin les questions de gouvernance, qui pourrait être partagée ou harmonisée".
– Au sujet des effectifs hospitaliers, la ministre a reconnu qu'ils sont "sous tension", tout en soulignant "la croissance régulière de la fonction publique hospitalière". Certains craignent que cette croissance concerne les administratifs, au détriment des soignants, "mais cela n'est pas prouvé, en tout cas dans la majorité des établissements", a-t-elle poursuivi.
Interrogée sur les médecins intérimaires, la ministre a rappelé avoir signé récemment un décret pour réduire ce recours à l'intérim, en lien avec une baisse des rémunérations. "Cela obligera ces intérimaires à occuper des postes pérennes et à arrêter de grever le budget des hôpitaux", a-t-elle assuré. Enfin, la réforme de la tarification à venir "permettra probablement de valoriser certaines activités aujourd'hui peu rentables, et dont certains directeurs d'hôpitaux peuvent être amenés à réduire les effectifs, pour favoriser des activités plus rentables". Et Agnès Buzyn de conclure : "Je veux aussi que cela s'arrête et que toutes les activités soient considérées au même niveau dans un hôpital quand les patients en ont besoin".