Dans un communiqué du 20 novembre 2017, l’Association nationale des Directrices et des Directeurs d’Hôpital (ADH), s'insurge contre l’image désespérante et injuste que les médias, pour « faire sensation », donnent de l’hôpital et des hospitaliers
"L’hôpital-bashing est à la mode… C’est évidemment l’effet d’une recherche de sensationnel et d’audience, pour certains médias, et le reflet des tensions qui marquent le système de santé. Mais c’est un jeu destructeur. À voir certains reportages télé, à lire certains articles jusque dans un magazine de salles d’attente, on en viendrait presque à se demander : l’hôpital est-il devenu fou ? Ses gouvernants, directeurs, médecins, cadres, sont-ils des monstres ? Il faut dire que le tableau, tel qu’il est ainsi fabriqué, est sombre : maltraitance à tous les étages, griserie du pouvoir, drames individuels…
Or, tout cela est tellement éloigné des valeurs qui nous animent !
Oui, l’hôpital souffre sans doute du poids des missions qu’il porte au service de la population, et des contraintes innombrables qu’on lui impose. Mais les allégations mauvaises et malveillantes le meurtrissent plus encore.L’ADH a choisi de ne pas réagir publiquement aux torrents de malhonnêteté intellectuelle, considérant qu’ils se noieraient dans leurs propres excès. Mais l’association tient à s’adresser à la profession. Il y a une limite à tout, l’hôpital et les hospitaliers méritent mieux que ces schémas démagogiques et simplistes, malheureusement alimentés par quelques polémistes qui assouvissent leur désir de destruction.
Nous ne nions pas les difficultés qui marquent le système hospitalier placé évidemment au centre des tensions humaines et sociales. Faut-il pour autant effacer les immenses mérites de l’hôpital et des professionnels qui y exercent ? Oublier les capacités d’adaptation extraordinaires qui leur ont permis de faire face à toutes les crises, en développant un niveau de qualité médicale plaçant notre pays au tout premier rang des grandes nations ? Nul ne peut nier que l’hôpital, lieu d’accueil de tous les espoirs et de toutes les souffrances humaines, mais également lieu d’exigence constante et de pression médico-économique croissante, constitue un environnement sous tension. Les enjeux y sont forts. C’est une des structures les plus difficiles à piloter et à manager. Les dirigeants hospitaliers le savent. Ils l’assument. Ce ne sont ni des « administratifs obtus », ni des « directeurs omnipotents » ni des partisans d’un camp, qui auraient des «protégés» à placer. Ils font corps avec la communauté qu’ils animent. Depuis des décennies, ils font constamment évoluer leurs compétences et adoptent des techniques fréquemment rénovées de gouvernance partagée, en partenariat avec leurs interlocuteurs internes et externes.
L’ADH rejette la vision négative et désespérante de l’hôpital public, que certains cherchent à nous imposer. Soyons fiers de nos valeurs, affirmons notre soutien aux hospitaliers, dirigeants, médecins, soignants, administratifs et techniques. Tous sont, heureusement, au service du public.