France assos santé, 60 millions de consommateurs et Santéclair présentent les résultats inquiétants d'une étude sur les risques iatrogéniques liés à la polymédication chez les personnes âgées (réalisée par OpenHealth). Les constats invitent à une vigilance accrue des ordonnances de ces dernières et à une meilleure coordination entre professionnels. Psychotropes et antihypertenseurs sont souvent en cause.
Chutes, accidents hémorragiques, hospitalisations…, les accidents liés à la prise de médicaments peuvent s’avérer extrêmement sévères. Chez les personnes de 65 ans et plus, l’Assurance maladie estime qu’ils occasionnent 130 000 hospitalisations et 7 500 décès par an.
Cette enquête s'est ainsi intéressée aux personnes de plus de 65 ans qui ont pris au moins 7 médicaments différents en pharmacie sur trois mois consécutifs. L'échantillon retenu pour l'étude contient plus de 150 000 personnes.
Il ressort notamment que 9 patients polymédiqués sur 10 sont confrontés en continu à plus de 3 associations médicamenteuses à risque.
Cette étude a aussi permis l’analyse des situations de polymédication conduisant à un risque iatrogénique reconnu comme grave. Pour cela, les prescriptions des 154 292 personnes polymédiquées de la cohorte ont été passées au crible d’une grille reposant sur 36 combinaisons de médicaments porteuses de risques :
– 89 % d’entre elles sont confrontées à au moins 3 situations à risque,
– elles ne sont que 0,5 % à n’être confrontées à aucun risque iatrogénique grave,
– en moyenne, elles sont confrontées à plus de 5 situations à risque.
Les chercheurs ont par ailleurs questionné les professionnels sur les pistes d'amélioration. Ils préconisent tout d'abord de positionner le médecin traitant comme coordonnateur des prescriptions. Par ailleurs, ils invitent à des révisions systématiques des ordonnances plutôt qu'à des renouvellements. Enfin, ils soulignent l'impact positif de la conciliation médicamenteuse au sortir d'une hospitalisation.
- Réviser les ordonnances à rallonge chez les seniors et limiter les risques. Etude OpenHealth, septembre 2017.