Cet ouvrage est la traduction du livre de Doris Pierce : Occupational Science for Occupational Therapy. Ergothérapeute aux Etats Unis depuis 1984, Doris Pierce a fait partie de la première promotion de Doctorants en Science de l’Activité Humaine à l’Université de Californie du Sud en 1989. Elle a mené depuis de nombreux travaux de recherche, d’enseignement et d’écriture pour contribuer au développement de cette science. Les nombreux co-auteurs de cet ouvrage original sont des chercheurs du monde entier. La qualité et la diversité de leurs contributions témoigne de la richesse et du potentiel de cette science en plein développement.
La traduction française a été réalisée par un collectif d’ergothérapeutes internationaux et coordonnée puis finalisée par Marie-Chantal Morel-Bracq, ancienne directrice de l’IFE de Bordeaux et membre du réseau européen des écoles d’ergothérapie. Cette traduction s’est révélée complexe de par la difficulté de trouver des équivalents aux termes fondamentaux abordés. Le mot « occupation » a longtemps été traduit en France par « activité humaine » ou « activité signifiante et significative » en raison de sa connotation péjorative assimilée à un simple passe-temps. Mais pour rester fidèles à l’original et pour se mettre en accord avec les termes partagés à ce jour par la communauté des ergothérapeutes au plan international, il était nécessaire d’adopter enfin le terme exact de Science de l’Occupation.
Depuis les années 1980, les concepts fondamentaux de cette science ont été largement développés dans tous les pays anglo-saxons. Cet ouvrage vise donc à combler le retard pris par la France dans un contexte où la formation universitaire actuelle ne saurait se passer d’une telle base scientifique.
Dans toutes les disciplines, recherche scientifique et pratique professionnelle se complètent et s’enrichissent constamment. L’une ne peut s’envisager sans l’autre. L’objectif de cet ouvrage est donc de proposer un soutien scientifique à la pratique de l’ergothérapie pour lui permettre de se construire et de faire reconnaître son intérêt dans le monde de la santé. La question étant au final : comment prouver scientifiquement que ce que propose l’ergothérapeute est bien thérapeutique ?
Le contenu de l’ouvrage propose en premier lieu de revenir sur l’histoire du développement de la science de l’occupation et d’en définir les concepts-clés. Suivent ensuite quatre parties correspondant aux quatre niveaux de développement de la recherche : descriptif, de relation, prédictif et prescriptif. Ces niveaux sont présentés à travers des travaux de recherches assortis d’illustrations cliniques.
Au final, cet ouvrage permet de mieux appréhender l’intérêt de cette science pour l’ergothérapie. Il permet aux ergothérapeutes mais aussi à d’autres professionnels de repérer les fondements scientifiques de cette pratique tournée vers les liens entre activité et santé ou bien-être. La singularité et le potentiel de l’approche ergothérapique apparaîtra donc plus clairement après cette lecture passionnante. Les chercheurs y reconnaîtront tout l’enthousiasme, les satisfactions mais aussi les frustrations et adaptations propres à la dynamique de toute recherche scientifique. Ils pourront sans aucun doute y découvrir des liens avec d’autres sciences. Les praticiens comme les étudiants en formation y trouveront également une source inépuisable d’inspiration et de réflexion.
Gaëlle Riou, ergothérapeute
- La science de l’occupation pour l’ergothérapie, de Doris Pierce. Traduit de l’américain par Marie-Chantal Morel Bracq. Edition De Boeck Supérieur, ANFE, collection Ergothérapie. 2016, 364 pages.