Quatre structures ont lancé le 31 janvier la première enquête nationale sur la santé mentale des jeunes et futurs médecins. À l'initiative de l'Intersyndicat national des internes (Isni), celui-ci a réalisé avec l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale (Isnar-IMG) et l'Intersyndicat national des chefs de cliniques et assistants (ISNCCA), avec l'aide de praticiens, un questionnaire pour évaluer l'importance du problème et identifier les facteurs favorisants. Il a été adressé aux externes, internes, chefs de clinique assistants, assistants hospitalo-universitaires et assistants spécialistes.
"Cette enquête permettra de mieux comprendre les mécanismes déterminants de la souffrance psychique des jeunes et futurs médecins", résument les organisations dans un communiqué commun. Et les quatre structures de préciser que "les jeunes et futurs médecins sont des catégories de soignants particulièrement touchées par le risque suicidaire". Une étude internationale publiée dans le Journal of the American Medical Association, fin 2016, annonce en effet 11,1% de risque suicidaire chez les étudiants en médecine et 27,2% de dépression. Ces chiffres alarmants ont incité les formations françaises à se mobiliser et à lancer cette enquête dont les résultats devraient être dévoilés en avril prochain. L'objectif ? "Recueillir des données statistiques significatives pour pouvoir les analyser et mettre en place une plateforme commune de propositions concrètes et adaptées", confie Stéphane Bouxom, porte-parole de l'Isnar-IMG.
Et chez les futurs médecins, l'attente sur ces questions semble grande. Lancée à 19 heures ce 31 janvier, l'enquête a déjà recueilli plus de 8 000 réponses, en quelques heures seulement. "Nous avons dû reporter l'ouverture de l'étude aux chefs de clinique assistants au 1er février, pour éviter des bugs de serveur", ajoute Leslie Grichy, vice-présidente de l'Isni en charge des questions sociales. Quelle tendance dessinent ces premiers retours ? "Il est difficile de le dire pour le moment, mais nous pouvons affirmer que les réponses — donc à ce jour principalement composées de retours d'internes et d'externes — sont inquiétantes. Je pense qu'on sera au-delà du pourcentage de jeunes touchés par la dépression dévoilé dans l'étude internationale", déplore Leslie Grichy. Le groupe se donne deux mois pour collecter toutes ces données. Et débute dès maintenant la réflexion sur les propositions communes.