À l'occasion de son septième congrès national, organisé les 1er et 2 décembre à Paris, le Syncass-CFDT a dévoilé la restitution de son enquête 2016 menée auprès des directeurs des soins (DS). Un travail réalisé cinq ans après le précédent opus et pour lequel 45% des DS ont répondu (358 sur un total de 792). Cette publication, qui intervient au lendemain d'une journée nationale d'action des directeurs en faveur notamment d'une revalorisation statutaire des DS, confirme, pour 88% des sondés, une inadéquation manifeste entre leur rémunération (traitement indiciaire et indemnitaire) et leur charge de travail. Toutefois, les DS se montrent relativement "modestes dans leurs aspirations", étant 42 % à juger qu'une augmentation de 20 % suffirait : ils sont 28 % à ne proposer que 10 % et inversement 22 % à espérer 30 %. À noter qu'outre cet aspect salarial, l'un des éléments défavorables à l'attractivité du métier s'avère indubitablement — les directeurs des soins s'accordent à le regretter — que "leur positionnement [est] fortement dépendant du parti pris les concernant de la part du chef d'établissement ou du responsable du service".
42% des directeurs des soins favorables à une augmentation salariale de 20%

Par ailleurs, face à des responsabilités qui ne cessent de s'accroître et de se diversifier, 75 % des DS laissent entendre que leur travail empiète le week-end sur leur temps personnel, 69 % le soir et 62 % durant les congés. De la même manière, 56 % des directeurs des soins avouent rester "connectés en permanence", sans grandes différences entre ceux opérant en institut et ceux en établissement : seuls 5 % affirment ne l'être jamais sur leur temps personnel, et ceci de manière délibérée "pour se protéger". Autre illustration de cette omniprésence du travail : 88 % des sondés participent à des réunions sur l'heure de midi (12h-14h) et après 19h. Cependant, ils sont aussi 50 % à justement proposer ces créneaux horaires comme temps de réunion… Comme le rappelle un DS, dont les propos sont rapportés par le Syncass-CFDT : "Si dans les pays nordiques, le fait de rester après 19h n'a pas de signification particulièrement positive, voire peut avoir une connotation péjorative (négligence à l'égard de ses proches, addiction au travail — workaholic —, exigence inadaptée à l'égard de ses collaborateurs, etc.), en France c'est l'inverse qui est vrai car ce type d'habitude est considéré comme un indicateur d'implication." La (sur)charge de travail s'observe aussi sur le temps de transport, avec pour 46 % des DS entre une et trois heures chaque semaine, 25 % entre trois et cinq heures et 9 % plus de cinq heures. L'Île-de-France est certes prioritairement concernée mais elle n'est pas la seule région : un nombre notable de DS installés en Nouvelle-Aquitaine, dans le Grand-Est, en Normandie et en Occitanie subissent également cette contrainte.
Thomas Quéguiner, Hospimédia du 1 novembre 2016.