Le lundi 10 octobre 2016 a eu lieu la 20ème soirée de l'espace régional de réflexion éthique en psychiatrie et santé mentale des Hauts-de-France sur la thématique "Relation amoureuse et sexualité dans les services de psychiatrie". Cette soirée a réuni 93 participants dans l'amphithéâtre de l’Ecole Supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille et a été suivie également en direct par webdiffusion par 84 personnes. Voir les interventions filmées et les présentations.
La sexualité et la vie amoureuse, à l’hôpital, est une question complexe. La règle, historiquement, était plutôt celle de l’interdiction associée à des tolérances locales.
Et en effet, il existe des situations temporaires évidentes où l’interdiction est légitime et protège de toute forme d’abus : on pensera à la levée temporaire des inhibitions (trouble bipolaire, prise de toxique etc.) ou encore à une désorganisation de la pensée et des comportements à un moment donné (trouble schizophrénique, état de stress post traumatique etc.). Dans ces différentes situations, la maladie peut rendre vulnérable et suspendre temporairement une capacité à choisir, à consentir ou à refuser.
Mais qu’en est-il des patients qui sont en mesure de décider ? Et surtout, qu’en est-il des situations plus durables ? Lorsqu’un patient a, par exemple, une déficience intellectuelle persistante, ou encore une psychose très invalidante : jusqu’où faut-il interdire ou tolérer quand une hospitalisation se prolonge ?
Le problème éthique posé est le suivant : que choisir entre protéger des patients vulnérables et respecter une liberté individuelle (celle de choisir avec qui on veut vivre une relation) ainsi qu’un droit à la vie privée ? Comment sortir de cette impasse ? Et surtout, qui serait en mesure d’évaluer et éventuellement de décider ?