Le tribunal correctionnel de Nîmes (Gard) a accueilli le 15 novembre le procès de personnels soignants du centre hospitalier spécialisé (CHS) Mas-Careiron à Uzès, accusés d'avoir frappé des patients atteints de troubles autistiques, entre le 1er janvier 2012 et le 13 mars 2014. Deux stagiaires au sein de l'établissement avaient alerté les autorités sur des violences envers les patients et, après une enquête menée par la gendarmerie, quatre membres du personnel avaient été poursuivis.
Après une longue audience, le procureur de la République a requis des peines allant de douze mois de prison avec sursis à quatre ans de prison dont un an ferme, pour certaines assorties de mise à l'épreuve, et avec des interdictions d'exercer allant de douze mois à cinq ans. Et, pour l'un des prévenus, obligation d'indemnisation des victimes. Si la défense évoque des peines extravagantes, la partie civile, qui avait demandé 5 000 euros d'indemnisation et une interdiction d'exercer pour deux des prévenus, est satisfaite. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 17 janvier 2017, et devra statuer sur la nullité soulevée par la défense, selon qui les convocations ne précisaient pas suffisamment les charges retenues. "Nous sommes confiants quant à l'annulation. Mes clients savent ce qu'ils ont fait et surtout, ce qu'ils n'ont pas fait. Les faits ne sont pas précisés, et nous nous basons sur une jurisprudence du même tribunal", se satisfait Jean-Yves Cabanes. "Le débat sur la nullité des convocations concerne uniquement le parquet et la défense. Mais nous attendons le délibéré avec impatience. Sur le fond de l'affaire, la culpabilité des prévenus ne fait pas débat", conclut Marion Touzellier.