Selon une étude Orpea, la luminothérapie améliore les troubles du sommeil et du comportement chez les malades d'Alzheimer. Une expérimentation menée à l'EHPAD Les Pastoureaux (Val-de-Marne), via un système d'éclairage dynamique conçu par la société Trilux, met en évidence des résultats encourageants pour cette prise en chrage non médicamenteuse.
Dans le cadre de sa politique de développement des thérapies non médicamenteuses, Orpea s'est intéressé à la place de l'architecture, de l'agencement et l'aménagement des unités de vie des malades. Dans ce contexte, Linda Benattar, directrice médicale du groupe, s'est intéressée aux effets de la lumière naturelle et du cycle veille-sommeil. A l'occasion de la création d'une nouvelle unité Alzheimer au sein de l'établissement d'hébergement pour les personnes âgées dépendantes (EHPAD) Les Pastoureaux à Valenton (Val-de-Marne), elle a imaginé un système d'éclairage qui a été intégré dans la conception architecturale de la structure.
Conçu par la société allemande Trilux, le système permet une modulation de la couleur pour reproduire la lumière naturelle au fil de la journée, avec notamment une lumière plus chaude en fin de journée. Réalisée en partenariat avec Sébastien Gondrier du CHU de Nice et le Centre d'innovation et d'usages en santé (CIU-Santé) à Nice, l'évaluation a été menée auprès des 12 résidents de la nouvelle unité, qui ont été équipés d'un actimètre notamment. Le sommeil, les troubles du comportement et l'anxiété ont été évalués sur trois périodes consécutives de 14 jours, où le système d'éclairage dynamique a été successivement mis en fonctionnement, arrêté puis réactivé.
Selon le Dr Benattar, « à l'issue de la période avec le système d'éclairage actif, la qualité du sommeil a été améliorée, de manière significative au plan statistique par rapport à la période d'arrêt du système, avec un gain moyen de 55 minutes de sommeil total et une diminution du nombre de réveils nocturnes. Le sommeil est donc aussi plus réparateur. »
Une réduction significative a par ailleurs été observée sur les troubles du comportement et sur le niveau d'anxiété, avec une baisse moyenne de respectivement 4,6 points sur le score NPI (neuropsychiatric inventory) et 0,7 point sur l'échelle de Covi.
L'évaluation se poursuit, avec le CHU de Nice, pour évaluer l'impact de la luminothérapie sur la consommation de médicaments et en particulier les sédatifs, qui tendent à diminuer, mais aussi sur le personnel puisque les résidents bénéficient du système d'éclairage dynamique depuis plus de neuf mois et l'amélioration continue de progresser. Grâce à l'amélioration de la qualité du sommeil et la diminution des troubles du comportement, les soignants peuvent renforcer les ateliers de stimulation cognitive et les activités de rééducation auprès des résidents, qui présentent une capacité de concentration plus importante.
Pour les soignants qui travaillent au sein de cette unité, la luminothérapie facilite le soin et la communication (verbale et non verbale) avec les résidents, qui se montrent moins anxieux et moins agités.
Orpea négocie actuellement avec Trilux pour commencer à équiper des unités de vie, en particulier des unités protégées, dans les prochains établissements qui ouvriront, et ce dès 2017, avec le souhait également d'équiper d'anciennes structures lors de leur rénovation.
« La mise en place du système d'éclairage, avec l'informatisation pour le changement automatique des couleurs, représente un surcoût d'environ 30% par rapport à une unité classique », précise le Dr Benattar, indiquant que dans l'EHPAD de Valenton, le coût de l'unité était de 70 000 euros, financés entièrement par Orpea. Le coût de l'étude, de 35.000 euros, était lui supporté par moitié par Trilux.