Les familles apprennent à gérer la crise

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En septembre dernier, un groupe de parents de jeunes patients souffrant de schizophrénie, membres de l’association Promesses, a bénéficié, pour la première fois en France, de la formation Omega. Créée en 2015, Promesses rassemble des personnes touchées par la schizophrénie d’un proche, qui ont suivi le programme psychoéducatif ProFamille et veulent participer à sa promotion. L’association se mobilise aussi pour la déstigmatisation des schizophrénies, et participe au Collectif Schizophrénies pour « porter une voix forte et unie au service de l’amélioration des soins et de la prise en charge des personnes atteintes ».
Venue du Québec et adaptée par l’EPSM Lille-Métropole, la formation Omega est en principe destinée aux soignants, mais devant la motivation des proches de malades, l’Association hospitalière de Bretagne, qui propose des formations à cet outil, a accueilli ce groupe de parents pour une session de trois jours. Omega vise à développer des habiletés et des modes d’intervention face aux situations d’agressivité et de crises : analyse des situations, bonnes pratiques. Elle s’appuie sur des valeurs de respect et de responsabilisation mutuelle. Elle propose tout d’abord l’apprentissage d’une étape clé, dite de « pacification », pour prendre le temps nécessaire d’écouter le patient, de manière à interagir au niveau émotionnel. L’approche est ensuite graduée et des choix laissés ouverts au malade afin de l’accompagner au mieux vers la fin de l’épisode. Différentes possibilités d’interventions verbales ou non verbales sont enseignées, simulées, sans oublier l’analyse du risque, la sécurité du parent et celle du malade.
À l’issue du stage, Véronique Antoine, vice-présidente de l’association Promesses, témoigne de la vive satisfaction des participants : « Nous avons rencontré une équipe à laquelle on aimerait confier nos proches tant leur professionnalisme et leur humanité nous a touchés et convaincus : plus guère d’isolement ou de contention dans l’enceinte de l’hôpital ! Les formateurs, quant à eux, ont découvert toute la difficulté émotionnelle qui est la nôtre, nous qui sommes confrontés à ces situations hors des murs de l’hôpital. Des moments d’échanges rares et précieux entre soignants et familles. »