Dix-sept organisations infirmières appellent à suivre la grève du 8 novembre

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Dix-sept organisations, c'est la quasi-totalité de la représentation infirmière. Syndicats et organisations professionnelles représentant les infirmiers et étudiants ont lancé le 17 octobre un appel à la grève pour le 8 novembre. Ils dénoncent la dégradation des conditions de travail et le désinvestissement de l'État.

Le 14 septembre dernier, seule la Coordination nationale infirmière (CNI) appelait à la grève, après plusieurs suicides d'infirmiers pendant l'été. Le 8 novembre, c'est cette fois un mouvement unitaire, qui se profile. La Fédération autonome de la fonction publique hospitalière (FA-FPH), la CGT, FO et Sud ont déjà impulsé et relayé l'appel à la grève. Dix-sept organisations*, représentatives de la profession et des étudiants en soins infirmiers, incitent à suivre le mouvement dans un communiqué commun transmis le 17 octobre. "Quel que soit leur mode d'exercice, les infirmier(e)s, à bout de souffle, peinent à répondre aux besoins de la population nécessitant des soins, en raison notamment d'un désinvestissement massif de l'État dans les politiques de santé", constatent-elles.

Dégradation des conditions d'exercice

Pénibilité non reconnue, discrimination salariale, manque de personnel et de concertation, non prise en compte de l'ensemble des compétences des infirmiers libéraux et défaut d'encadrement des étudiants sont dénoncés par ces organisations. "Les infirmiers sont peu entendus, voire ignorés dans la gestion et l'évolution du système de santé, alors qu'ils demeurent les professionnels de santé les plus nombreux en France et font pourtant face chaque jour à la réalité du terrain et à la dégradation des conditions d'exercice mettant en jeu la santé et la sécurité des soignants et des patients", poursuivent-elles. Elles dénoncent la situation à l'hôpital, la concurrence déloyale entre structures de soins, souvent non coordonnées avec les libéraux et "une nomenclature obsolète".
Huit mois après la grande conférence de la santé, qui s'est tenu le 11 février 2016, les signataires de cette tribune font le constat que les engagements pris visant à l'amélioration des conditions d'études, au développement des compétences des infirmiers et à leur reconnaissance, se font toujours attendre. "Il devient urgent de s'engager dans un processus d'intégration universitaire allant de la licence au doctorat, de poursuivre la réingénierie des spécialités et de donner une traduction concrète aux avancées", listent les syndicats. Ils rappellent enfin que la dégradation des conditions de travail et d'études engendre mal-être et souffrance profonde de la profession. "Ces conditions ont, hélas, poussé au suicide certains de nos consœurs, confrères et étudiants et cela dans le mépris et l'indifférence générale du gouvernement, tandis qu'en libéral, le ministère restait silencieux sur les agressions subies par les infirmières." C'est dans ce contexte, et "pour l'avenir de la profession ainsi que pour la sauvegarde d'un système de santé de qualité", que l'ensemble des organisations appellent les infirmiers, les étudiants mais aussi les citoyens à se mobiliser le 8 novembre.

Négociations statutaires et grève pour les infirmiers anesthésistes

Le 6 octobre, les représentants des infirmiers anesthésistes diplômés d'État (Iade) ont été reçus au ministère des Affaires sociales et de la Santé pour entamer les négociations statutaires. Ce 17 octobre, FO Services publics et de santé, le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia), la CGT Ufmict, l'Unsa Santé Sociaux et l'Association nationale des étudiants infirmiers anesthésistes (Aneia) dénoncent d'une même voix "une capacité à nous mépriser". Ils estiment qu'il n'y a pas eu présentation d'une véritable grille salariale chiffrée mais un "véritable affront" à la profession. Et le groupe de rappeler sa revendication prioritaire : la revalorisation comme reconnaissance attendue. "Avec l'obtention d'un nouveau décret reconnaissant notre niveau d'autonomie dans notre exercice professionnel, nous pouvions estimer que les négociations auraient pu être plus respectueuses", confient-ils. Avant d'être reçus une nouvelle fois au ministère ce 20 octobre, pour poursuivre la discussion, les Iade annoncent qu'ils prendront part au mouvement du 8 novembre avec la quasi-totalité des organisations professionnelles de la filière.

Clémence Nayrac, hospimédia du 18 octobre 2016

* Les dix-sept organisations sont les syndicats infirmiers (CNI, SNICS, SNIES, SNPI, Sipuerlib, FNI, Convergence infirmière et le syndicat libéral Sniil), les organisations professionnelles d'infirmiers anesthésistes diplômés d'État (Iade : Aneia, Ceeiade, Snia), d'infirmiers de bloc opératoire diplômés d'État (Ibode : AEEIBO, Unaibode), de puéricultrice ANPDE, SPL, l'association Unidel et la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi).