Recevant le 3 octobre les dirigeants de la FHF, de la FHP et de la Fehap, ainsi que le directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), la ministre des Affaires sociales et de la Santé leur a annoncé de nouvelles mesures pour renforcer la sécurité des établissements de santé. Cela passe d'une part par un accompagnement financier de 75 millions d'euros sur les trois prochaines années "en particulier pour équiper les établissements, publics comme privés, en matériel de vidéosurveillance ou pour sécuriser les accès", a fait savoir Marisol Touraine dans son discours. Très exactement, ces crédits viendront compléter les moyens du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), auxquels les établissements de santé sont déjà éligibles. D'autre part, elle a demandé à chaque établissement de santé d'élaborer son propre plan de sécurité avec l'objectif "d'avoir une approche globale des questions de sécurité (attentats, violence, systèmes d'information…) et (de) s'appuyer sur une analyse des risques et un audit de sûreté, avec le concours des forces de sécurité intérieure".
Un troisième axe de mesure cible la promotion des conventions santé-sécurité-justice : 530 ont d'ores et déjà été paraphées, essentiellement dans le secteur public. L'idée est, selon la ministre, certes les développer plus encore s'agissant des violences hospitalières et de les adapter aux risques d'attentat mais surtout de leur donner une approche par groupement hospitalier de territoire (GHT), à tout le moins s'agissant des hôpitaux publics. Concernant le risque d'attentat justement, des patrouilles mobiles Vigipirate-Sentinelle vont être déployées sur les sites les plus sensibles. Il s'agit notamment de "renforcer la sécurité autour des établissements de soins accueillant localement des victimes, afin de prévenir les risques de sur-attentat", a indiqué Marisol Touraine. S'ajoute à cela la réalisation d'actions de sensibilisation et de formation des professionnels et des usagers du système de santé, le tout pour un ensemble d'actions pilotées par les ARS. À ce titre, par exemple, à charge pour elles "de coordonner les actions et d'établir une liste des établissements ou des sites à protéger en priorité".
Pour la ministre de la Santé, la violence n'est peut-être pas un phénomène nouveau dans les établissements mais "il (…) faut amplifier (les) actions", a-t-elle martelé. Au passage, et s'agissant précisément des systèmes d'information, Marisol Touraine a laissé entendre qu'elle annoncerait "un plan spécifique […] dans quelques jours". En effet, "les cyberattaques entraînent une désorganisation temporaire, parfois une paralysie des établissements touchés", a rappelé l'intéressée. Et "si tous les actes de malveillance ne peuvent être évités, des actions simples permettent de se prémunir contre la majorité d'entre eux". En sachant qu'elles doivent "absolument" être mises en œuvre à court terme, a-t-elle insisté, soit dans les six à dix-huit mois.
Thomas Quéguiner, hospimédia du 3 octobre 2016