Hausse des violences à l’hôpital

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Les données 2014 de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) montrent qu’elles continuent d’augmenter. Le dernier rapport recense en effet 14 502 signalements dans 337 établissements, soit une progression annuelle de 14 % : 28 % des signalements concernent des biens (vols, dégradations…) ; 72 % sont des atteintes aux personnes (1/3 d’agressions physiques et 2/3 d’agressions verbales).

Toutes atteintes confondues, les services déclarant le plus de faits sont la psychiatrie (21 %) puis viennent les urgences, la médecine générale et la gériatrie.
Concernant les atteintes aux personnes, la psychiatrie recense donc à elle seule 26 % des cas, ce qui a conduit l’ONVS à lui consacrer un « focus ». 57 % des signalements y concernent des violences physiques, au cours desquels le personnel hospitalier est victime dans plus de 8 cas sur 10 : « Il s’agit d’un secteur où le personnel est particulièrement exposé aux agressions physiques, aux menaces et aux abus verbaux (…). Le plus souvent les atteintes sont liées à la pathologie du patient ». Au regard des signalements recueillis mais aussi des études effectuées lors de visites, les experts notent que le seuil de tolérance varie selon les individus, leur ancienneté dans le service, les équipes, les établissements ou les régions. Ils pointent que l’expérience des soignants semble permettre une prise en charge plus apaisée : « Il n’est pas rare que deux ans soient nécessaires pour qu’un personnel puisse acquérir l’expérience suffisante d’une pleine autonomie. »
Les soignants déclarent que la fin de la journée et les repas collectifs sont des moments plus propices à la violence. « En effet, l’accumulation de frustrations sur la journée peut conduire certains patients à des passages à l’acte au moment où, parfois, le personnel est en effectif réduit. De même, les repas collectifs, rapprochant des patients ayant des pathologies parfois différentes, sont des moments propices aux violences. » Cette analyse semble confirmée par les statistiques, même si la diversité des situations rencontrées dans les établissements rend la réalité plus complexe.

L’ONVS, qui pointe par ailleurs une remontée insuffisante des signalements, incite les professionnels à signaler systématiquement tout fait de violence, de façon à mieux évaluer pour élaborer des orientations de prévention. Dans ce contexte, l’organisme propose une « fiche réflexe » pour engager une politique de prévention en établissement.