Par décret daté du 17 août 2016, le ministère de la Défense instaure, en remplacement de l'insigne des blessés de guerre datant de 1952, une médaille des blessés de guerre. Fait nouveau, cette médaille s'étend aux blessés psychiques, aux troubles constatés par le Service de santé des armées. Et ce, que ce soit dans le cadre d'opérations de combat ou, pour les prisonniers de guerre, durant leur détention. Pour autant, en dehors de cette reconnaissance symbolique, cette nouvelle médaille ne change pas grand-chose à la prise en charge des troubles psychiques chez les militaires. "Le décret du 10 janvier 1992 reconnaît pour les soldats les maladies psychotraumatiques comme des blessures", explique le colonel Laurent Melchior Martinez, chef du service de soutien psychologique des armées. Les blessures psychiques des soldats ouvrent donc les mêmes droits pour les soldats que les blessures physiques : pension d'invalidité, frais médicaux pris en charge, y compris en cas de prise en charge psychiatrique dans le domaine civil. "La seule différence, concernant cette médaille, c'est que décorer quelqu'un d'une médaille pour une blessure psychique est beaucoup plus compliqué que pour une blessure physique, il faut son consentement. C'est plus complexe. Mais c'est une vraie avancée dans la reconnaissance de ces troubles", affirme le colonel, qui déplore la difficulté, pour beaucoup de militaires, d'admettre ces blessures sans culpabiliser, et donc de se faire soigner.
Hospimédia du 26 août 2016