Oméga 3 et gestion du stress, les liens se resserrent

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La relation entre la consommation d’Oméga 3 et l’adaptation au stress ou à l’anxiété se précise. En 2011 déjà, une équipe de chercheurs de l’Inra et de l’Inserm a montré chez le rongeur qu’une moindre consommation d’Oméga 3 chez les souris augmentait leur stress. Ce phénomène serait lié à l’altération de la capacité du cerveau à produire des cannabinoïdes endogènes, les « endocannabinoïdes », des lipides du cerveau qui contrôlent la mémoire synaptique. Pour mieux comprendre les liens entre anxiété et plasticité synaptique dépendante des endocannabinoïdes, l’équipe de chercheurs a poursuivi ses expérimentations en testant différents modèles de stress comportementaux sur les rongeurs. Ces travaux ont fait l’objet d’un article publié le 21 juillet dans la revue Cell Reports.

Les souris ne sont pas égales face au stress. Un constat réalisé par une équipe de recherche de l’Inra et de l’Inserm qui, après avoir soumis les rongeurs à une batterie de tests liés au stress comportemental : isolement, labyrinthe ou environnement anxiogène, a remarqué que certains sujets étaient naturellement résilients, autrement dit plus résistants au stress. Cette capacité serait liée à une meilleure plasticité des neurones du noyau accumbens, zone du cerveau lié à la régulation des émotions et du stress, où les endocannabinoïdes sont des acteurs majeurs de la mémoire à l’échelle synaptique.

Pour vérifier cette relation, les souris qui présentaient plusieurs symptômes liés à l’anxiété ont reçu un traitement stimulant la production d’endocannabinoïdes dans le noyau accumbens. Résultat, les scientifiques ont observé une limitation de l’anxiété chez ces souris. Pour la première fois, il est prouvé que l’anxiété et les niveaux d’endocannabinoïdes produits par le cerveau sont liés. Ces résultats soulignent en outre le potentiel thérapeutique des molécules modulants la production naturelle d’endocannabinoïdes dont font partie les Oméga 3 nutritionnels.

Une étape est ainsi franchie dans la mise en lumière du rôle protecteur des Oméga 3 sur l’altération de la capacité du cerveau à produire des endocannabinoïdes. L’idée étant, à terme, de comprendre comment les Oméga 3 ont une action protectrice face à l’altération de la plasticité dépendante des endocannabinoïdes dans le noyau accumbens, partie du cerveau qui constitue le substrat neurobiologique de l’anxiété.

Ceci ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension du rôle des Oméga 3 sur la gestion du stress par le cerveau. Les prochaines recherches viseront donc à mieux comprendre le rôle des Oméga 3 nutritionnels sur la protection de la plasticité du noyau accumbens et donc leur capacité à stimuler la production d’endocannabinoïdes dans une situation de stress.

Communiqué de presse, Inserm du 22 juillet 2016