Une étude post-attentats confirme le bénéfice de former les secours à la gestion du stress

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En attendant une publication complète en fin d'année, l'ARS Île-de-France en lien avec Santé publique France et l'université Paris 13 a dévoilé les premiers résultats de son enquête épidémiologique lancée à la suite des attentats terroristes qui ont secoué Paris et sa proche couronne en janvier 2015. Dénommée Impacts pour "investigation des manifestations traumatiques post-attentats et de la prise en charge thérapeutique et de soutien", cette étude qui vise à mesurer les conséquences des événements auprès des personnes impliquées et d’appréhender leurs parcours de soins et d’accompagnement, a été conduite par des psychologues sous la forme d'entretiens auprès de 232 professionnels (secours médico-psychologiques et associatifs, pompiers et policiers) et 190 civils (victimes, témoins ou personnes endeuillées). Parmi ces professionnels, 3% des intervenants déclaraient six mois après les événements un état de stress post-traumatique et 14% au moins un trouble anxieux du type anxiété ou agoraphobie. Un impact psychotraumatique moins important donc chez eux que parmi les civils (20% du stress post-traumatique, 10% une dépression caractérisée et 30% des troubles anxieux).

Selon les trois partenaires de l'enquête, "les conséquences psychopathologiques […] varient selon l'existence d'une formation préalable spécifique au stress psychique". Certes, les professionnels ont été "considérablement" mobilisés auprès des victimes tant en termes de durée que d'intensité émotionnelle. Pour autant, "l'impact sur la santé mentale […] a été moindre grâce aux formations dont ils ont pu bénéficier et à une prise en charge précoce". Il va sans dire, pour l'ARS francilienne, Santé publique France et Paris 13, que ces résultats "mettent en lumière l'intérêt de généraliser les formations à la gestion du stress et aux conséquences psychotraumatiques pour prévenir les conséquences sur la santé". Pour mémoire, la mobilisation des professionnels durant les événements a été "particulièrement intense". Rien que le premier jour, les acteurs de secours et les forces de l’ordre ont été présents onze heures en moyenne et un tiers des professionnels sont intervenus sur plusieurs sites. Après les attentats, la durée de mobilisation moyenne a été de dix-sept jours pour les acteurs du secours et de vingt-neuf jours pour les forces de l’ordre.

Thomas Quéguiner, Hospimédia du 7 juin 2016