Politique européenne contre les drogues

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Comme chaque année, le Rapport 2016 de l'Observatoire européen des drogues et de la toxicomanie (OEDT)  fournit les dernières tendances des consommations de drogue à travers les 28 Etats membres de l'Union européenne, la Turquie et la Norvège.

Les études montrent que un marché européen de la drogue qui résiste, certains indicateurs, notamment pour le cannabis et les stimulants, étant orientés à la hausse. Dans l’ensemble, les données relatives à l’offre indiquent que la pureté ou la teneur en principe actif de la plupart des substances illicites sont élevées ou en hausse. La majorité des données des enquêtes récentes de prévalence font aussi apparaître une légère augmentation de la consommation estimée des drogues les plus courantes (voir tableau).

Le marché de la drogue est également plus complexe, de nouvelles substances étant à la disposition des consommateurs au côté des drogues classiques; les médicaments gagnent en importance et les habitudes de polyconsommation deviennent la norme chez les personnes qui rencontrent des problèmes liés aux drogues. Les efforts d’interdiction sont mis en échec par le fait que le cannabis et les drogues de synthèse, voire certains opiacés et certaines nouvelles substances psychoactives, sont désormais produits en Europe, à proximité des marchés de consommateurs.

Prises en charge

Au chapitre des prises en charge, le rapport annonce qu'environ 1,2 million de personnes ont bénéficié d’un traitement pour usage de drogues illicites dans l’UE en 2014. "Les usagers d’opiacés représentent le plus large groupe de patients suivant un traitement spécialisé et concentrent la majeure partie des ressources disponibles en matière de traitements, essentiellement sous la forme de traitements de substitution", annonce l'OEDT. Les consommateurs de cannabis et de cocaïne forment les deuxième et troisième plus grands groupes de patients entamant un traitement spécialisé, les interventions psychosociales étant le traitement le plus couramment utilisé pour eux. Les différences entre pays peuvent cependant être très marquées. Parmi tous les patients admis en traitement pour usage de drogues au cours de l'année, 58% le sont en France pour le cannabis (versus 46% en moyenne dans les pays de l'UE), 30,5% pour les opiacés (39,2% en UE) et 6,1% pour la cocaïne (13,3% en UE).

En Europe, la plupart des traitements liés à la consommation de drogues sont dispensés dans des structures ambulatoires, les centres spécialisés représentant le premier fournisseur de ce type de service en termes de nombre d’usagers traités, suivis des centres de soins de santé.

Pour les experts, cette nouvelle analyse souligne à quel point il est nécessaire que l’agenda politique européen de lutte antidrogue couvre un ensemble plus vaste et plus complexe de problèmes qu’auparavant.