L’objet de cette étude était de mesurer la proportion de patients poursuivant un usage d’hypnotiques sur deux trimestres consécutifs après l’arrêt d’un traitement antidépresseur prescrit durant deux à quatre trimestres, et dont l’initiation avait été faite en association avec un hypnotique. Elle a analysé les délivrances de médicaments soumises au remboursement de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) du Nord – Pas-de-Calais. Des facteurs associés à cette consommation prolongée ont été recherchés
Introduction : La prescription chronique des hypnotiques est fréquente et n’est pas recommandée. Cette étude a visé à établir si une consommation d’hypnotiques à l’initiation d’un traitement antidépresseur pouvait être le point de départ d’une consommation ultérieure.
Méthodes : Les délivrances concomitantes d’hypnotiques et d’antidépresseurs ont été recherchées dans la base de données de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés du Nord – Pas-de-Calais. Après l’arrêt des délivrances d’antidépresseurs, celles des hypnotiques, pendant deux trimestres, ont été recherchées.
Résultats : 8,9 % des patients prolongent les hypnotiques après l’interruption des antidépresseurs. Les facteurs associés à cette prolongation sont le sexe féminin, l’âge supérieur ou égal à 45 ans, la délivrance trimestrielle d’hypnotiques pendant le traitement antidépresseur, des délivrances d’hypnotiques au nombre de trois et plus par trimestre pendant le traitement antidépresseur, et la délivrance antérieure d’un traitement de substitution aux opiacés.
Conclusion : Une minorité de patients qui ont été traités par hypnotiques à l’initiation d’un traitement antidépresseur poursuivent une consommation d’hypnotiques à l’arrêt de l’antidépresseur.
La poursuite de consommation d’hypnotiques initiée lors d’un traitement antidépresseur, Antoine Danel, Alina Amariei, Ashmahane Sayoud, Thierry Danel, Laurent Plancke, n° 6, novembre-décembre 2015 – p. 819-827
