Au CH Esquirol de Limoges, une équipe soignante est spécialement dédiée à la thérapie par le sport. Elle est composée de 5 Infirmiers, tous diplômés ou spécifiquement formés en activités sportives, dont le sport adapté. L’originalité du dispositif tient à ce que cette équipe se rend « au plus près » du patient, dans des équipements spécialement aménagés au sein des différents lieux de soin.
En santé mentale, les activités sportives permettent aux personnes de se libérer, de retrouver un bien être physique et mental, d’augmenter l’estime de soi, de se réapproprier son corps, de réduire les tensions liées à l’anxiété et l’angoisse, de limiter l’isolement social et de canaliser l’agitation et l’agressivité.
« Depuis plusieurs années déjà, peut-être parce que je suis sportif moi-même, j’avais en tête les bienfaits qu’apporte le sport dans le soin des maladies chroniques en santé mentale. On le sait, les vertus du sport retardent la dégradation physique liée à la sédentarisation. J’ai alors impulsé l’équipement de salles de sport dans chaque pôle de l’établissement car les traitements médicamenteux peuvent être générateurs de prise de poids, d’hypertension ou de cholestérol. C’est pourquoi, dans la logique de cette nouvelle stratégie dynamique et parce que j’y tiens, toute nouvelle construction sera équipée d’un gymnase», explique Antoine Pacheco, Directeur du CH Esquirol.
– Au Centre Jean-Marie Léger, unité de psychiatrie du sujet âgé, un travail vise notamment à diminuer les risques de chute. Roger (le prénom a été modifié), 83 ans, estime que ces acticités sportives adaptées lui font «du bien aux muscles et à la tête » : « Je me sens fier de pouvoir faire des exercices dont je ne me croyais plus capable ».
– Un des 5 infirmiers consacre l’intégralité de son activité au Pôle Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent. Une approche spécifique, par des activités individuelles et en groupe permet aux jeunes d’être moins anxieux, de s’accepter soi-même et d’accepter l’autre.
Pour les patients en hospitalisation longue, ou sans consentement, la pratique du sport est également très importante.
– Au Pôle Universitaire d’Addictologie du Limousin, la salle de sport permet aux patients en sevrage de canaliser leur anxiété et de mieux gérer leur manque.
– « Dans notre logique ‘d’aller vers’, notre équipe intervient également directement au sein de la maison d’arrêt pour le même type d’activités. Ce travail est certes dirigé vers les patients mais il bénéficie en fait à tout le monde. Si le patient ‘se sent mieux’, le soin est facilité, le risque de violence diminue. Les agents se sentent mieux eux aussi et la qualité des soinsaugmente. Plus encore, les hospitalisations deviennent évitables. Et c’est bien l’objectif », précise Guillaume Verger, Chef du Pôle de Territoire.
Grâce à cette pratique adaptée, certains patients finissent par intéger un club de sport classique. « Et là, conclut un soignant, nous pouvons dire ‘On a gagné!‘ »
- En soivoir plus : www.ch-esquirol.fr Photo : © CH Esquirol