Prévention : 250 000 dollars pour l’accès aux soins de santé mentale des enfants à risque

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Au Québec, environ 12 000 enfants et adolescents de la région de la Capitale-Nationale à risque de maladie psychiatrique majeure auront désormais accès à de meilleurs soins. En effet, la Fondation de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) vient de d'accorder une subvention de 250 000 dollars au Centre intégré universitaire de santé et services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale pour son projet intitulé HoPE (Horizon Parent-enfant). Il s'agit d'améliorer l'accès continu aux soins de santé mentale pour les enfants et adolescents nés d'un parent souffrant de schizophrénie, de maladie bipolaire, de dépression récidivante ou de trouble anxieux grave, en optimisant le rôle de l'infirmière en santé mentale.

« Les enfants et adolescents nés d'un parent atteint d'un trouble mental risquent 20 fois plus que les autres de développer une maladie du même spectre que leur parent à l'âge adulte. Présentement, la plupart de ces jeunes et leur famille ne savent ni quand ni comment obtenir de l'aide. Grâce à la mise sur pied du projet HoPE (Horizon Parent-enfant) du CIUSSS de la Capitale-Nationale, ils pourront enfin avoir accès aux soins et aux services dont ils ont besoin », a expliqué Lucie Tremblay, présidente de l'OIIQ et membre du conseil d'administration de la Fondation de l'OIIQ.

Les infirmières joueront donc un rôle de premier plan au sein du projet HoPE. Elles seront impliquées dans le dépistage, le suivi et les interventions préventives auprès des jeunes à risque. « La profession infirmière considère la santé mentale et physique dans sa globalité. Elle est donc particulièrement bien placée pour jouer un rôle central afin d'assurer la continuité des soins et d'aplanir les nombreux obstacles qui font en sorte que moins d'un enfant sur quatre reçoit actuellement les soins requis », a ajouté Mme Tremblay.

Des retombées concrètes à court terme

Le rôle des infirmières consistera, entre autres, à développer une relation de confiance avec les membres de la famille et à assurer la continuité des soins et des services durant la vie de l'enfant ou de l'adolescent, en particulier lors du passage à l'âge adulte. Leur mission sera de sensibiliser et d'informer la famille dans une perspective de prévention et de promotion de la santé. Ils agiront également de manière à favoriser l'accès aux soins de première et de deuxième ligne. Cette approche permettra d'intervenir en amont des problèmes de santé et de tenir compte de la cellule familiale et des besoins de chaque membre, au lieu d'offrir des soins individuels pris isolément.

Le Québec ne compte actuellement que 4 000 infirmières en santé mentale. Pour la profession infirmière, il s'agit d'un secteur en émergence dans lequel elle doit affirmer son expertise. En plus de renforcer le rôle des infirmières au sein des processus cliniques, le projet HoPE permettra de documenter leur apport en santé mentale au sein d'une équipe interdisciplinaire. HoPE contribuera aussi à approfondir les connaissances sur les maladies psychiatriques et à les intégrer dans la pratique infirmière, ce qui enrichira la formation de la relève. Ces nouvelles façons de faire pourront être exportées progressivement dans différents milieux et adaptées à d'autres clientèles en santé mentale.

Le programme de subvention Pour mieux soigner

Lancé en 2013, le programme Pour mieux soigner de la Fondation est assorti d'une subvention de 250 000 dollars destinée à favoriser l'avancement de la profession infirmière. Par l'entremise de ce programme, la Fondation appuie des projets concrets qui valorisent la contribution des infirmières au suivi des personnes tout au long du continuum de soins et de services ou en fin de vie et qui permettent d'améliorer la qualité des soins offerts à la population.