La ministre plébiscite les GEM, « objets non institutionnels »

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Les "Groupes d’entraide mutuelle"(GEM) fêtaient cette année leur 10 ans. A l’occasion du colloque "GEM, évolution et perspectives" qui s’est tenu le 1er décembre 2015 à l'initiative de la Fnapsy. Ségolène Neuville a rappelé la nécessité de poursuivre le développement de ce dispositif de soutien par les pairs et de participation directe des personnes en situation de handicap.

Dix ans après leur création par la loi de 2005, les GEM ont été "très largement appropriés", d'après le dernier bilan de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA). De l'ordre de 117 en 2005, ils sont, fin 2014, 393. Leur financement a quant à lui été multiplié par près de six. L'an passé, 29 millions d'euros (M€) leur étaient dédiés. Une enveloppe qui aura permis d'accompagner près de 27 000 personnes handicapées sur le territoire.

"Le retour sur investissement social est là"

C'est sur la base de ces chiffres que Ségolène Neuville, secrétaire d'État aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l'exclusion, est intervenue à l'occasion du colloque national des Gem de la Fédération nationale des associations d'usagers en psychiatrie (Fnapsy), organisé en cette date anniversaire. À ses yeux, "le retour sur investissement social est là". Loin de remettre en cause la "place essentielle et particulière" que ces derniers ont pris sur la dernière décennie, la secrétaire d'État s'est surtout positionnée sur l'avenir. Loi de Santé et orientations prioritaires des projets territoriaux de santé mentale en toile de fond, Ségolène Neuville a rappelé l'importance que les Gem ont à jouer pour la participation des personnes et leur inclusion sociale. "Il s'agit bien de poursuivre le développement des Gem et de toutes les autres formes d'entraide, de soutien par les pairs et de participation directe des personnes en situation de handicap. C'est l'un des objectifs majeurs de mon action, a-t-elle indiqué en évoquant les perspectives d'évolution à venir. Il n'est pas question que quiconque décide à votre place [de ce que vous déciderez d'en faire]."

Deux écueils à éviter

Sans se vouloir directive, la secrétaire d'État n'en a pas moins oublié d'y aller de ses conseils. Ceux-ci se résument à "deux écueils à éviter : leur demander trop et leur demander autre chose que ce pourquoi ils existent". Deux raisons qui ont poussé le Gouvernement, via la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et la CNSA à mener une étude nationale d'impact, menée sur vingt-cinq Gem (lire ci-contre). Et d'évoquer, dans un souci de consolidation des pratiques et d'une meilleure lisibilité des rôles de chacun, la révision du cahier des charges. Sur ce point, la prudence est de mise. "La main du politique doit rester souple et subtile car ce sont des "objets non institutionnels" qui restent fragiles."

 

Dix ans de Gem, quel bilan ?

En 2014, grâce aux 29 millions d'euros alloués par la CNSA et redistribuées par les ARS, vingt-sept nouveaux Gem ont pu voir le jour sur seize régions de France, dont sept par simple redéploiement de crédits. 107 dispositifs ont quant à eux obtenu une subvention revalorisée (le montant moyen du financement par Gem se monte à 73 792 euros). Parmi les 393 Gem financés sur la période, 87% accueillaient des personnes en difficultés psychiques et 13% des personnes cérébrolésées. La fréquentation moyenne est, quant à elle, estimée à 67 personnes (un chiffre stable depuis 2011). Plus du tiers s'y rendent plusieurs fois par semaine.

Source : Le Gouvernement veut revoir le cahier des charges pour consolider dix ans de développement des Gem, HOSPIMEDIA, 2 décembre 2015

Lire le discours de la ministre

Lire également l'article de Guy Baillon dans Médiapart