Une étude sur la «cyber-intimidation»

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Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) permettent un accès privilégié à l’information pour les jeunes et les adultes. Si elles représentent un nouveau moyen d’interaction sociale, elles sont également porteuses de nouvelles formes de violences, la cyber-intimidation et le cyber-harcèlement, qui apparaissent et peuvent avoir des conséquences psychologiques sur les victimes et engendrer des conséquences dramatiques. Cette étude avait pour objectif d’évaluer la proportion de victimes de cyberbullying, sur un échantillon de jeunes français de 16 à 18ans, d’une part, et chez les adultes, d’autre part, d’analyser les caractéristiques de la cyber-intimidation, de comprendre les différents facteurs susceptibles de diminuer ou amplifier cet effet d’intimidation et d’explorer les liens avec une comorbidité, anxieuse et dépressive. Les chercheurs ont également exploré les mécanismes d’adaptation permettant à la victime de réagir différemment selon le contexte émotionnel et comportemental en utilisant une échelle innovante sur « la résilience ».
 
Méthodologie
Deux cent soixante-douze participants ont complété une batterie de questionnaires, contenant une échelle d’évaluation de l’anxiété sociale (LSAS), de l’anxiété et de la dépression (HAD), de l’aléxithymie (BVAQ), des réactions lors d’intenses émotions négatives (HDS) et de la résilience (BRS).
 
Résultats
Les analyses montrent que le phénomène du cyber-harcèlement était présent au sein de l'échantillon. Il y a eu 95 personnes sur un total de 272 (35 %) qui ont déclaré avoir été victimes d’au moins une forme de cyber-harcèlement (moyenne d’âge 17,8±5,9ans). Des comorbidités ont été observées chez l’ensemble de ces personnes. Sur l’ensemble des 95 victimes de cyber-harcèlement, 11 % ont significativement peur ; 9 % ont un score élevé sur l’échelle LSAS (évitement), 62 % ont un score élevé à l’échelle BVAQ, 15 % sont anxieux selon l’HAD et 21 % ont des scores de dépression élevés. Enfin, les variables « introjectives » et « représailles » de l’échelle HDS et BRS ont montré que des mécanismes d’adaptation intervenaient.
  • Etude sur la «cyber-intimidation» : cyberbullying, comorbidités et mécanismes d'adaptations. Mémoire. JJ Rémond, L Kern, L Romo. L'Encéphale, vol. 41, fasc. 4, septembre 2015, p. 287-294. Article en vente sur www.em-consulte.com/article/1006789