Le 9 septembre 2015, en marge de l’examen du projet de loi de modernisation du système de santé par les sénateurs, un colloque s’est tenu au Sénat, organisé par le Collectif des 39. Toutes les conférences peuvent être consultées sur le site du Collectif des 39.
Le colloque visait à mobiliser les sénateurs et le grand public sur l'avenir de la psychiatrie, en collaboration avec les associations d’usagers Humapsy et Le Fil conducteur, en présence des sénateurs Aline Archimbaud, Évelyne Yonnet et Jean-Pierre Sueur et du député Denys Robiliard. Trois tables rondes étaient organisées : Alerte : un enfant risque de ne plus être soigné ; Pour l’hospitalité de la folie, non à la contention ! ; Quels espaces citoyens pour les patients dans les établissements du sanitaire et du médico-social ?. Cependant, l’interpellation concernait principalement la contention, que le Collectif des 39 souhaite « rendre caduque ». Les discussions ont notamment tourné autour de l’amendement du député Denys Robiliard (n° AS1467, complément à l’article 13), qui détaille des principes et des procédures pratiques pour le placement en chambre d’isolement et de contention.
Ce sujet de la contention a donc conduit à des prises de position fortes de membres du Collectif et de participants. Selon la psychiatre Alexandra de Seguin, « nous souhaitons avant tout dénoncer l’augmentation et la banalisation des pratiques d’enfermement, de contrôle et d’entraves des corps en psychiatrie. » Christian Lamotte, membre du Fil conducteur, a rappelé que « la littérature scientifique s’intéressant aux expériences des patients sous contention rapporte à l’unanimité que la majorité des patients se sentent avilis, impuissants et humiliés ». Thierry Najman, psychiatre, dénonce une politique qui procède d’une surenchère permanente : « Une disposition sécuritaire en appelle facilement une autre plus sévère, dans un processus sans fin d’une soi-disant maîtrise du risque. Les professionnels négligent trop souvent que préserver la liberté des patients améliore le lien et la confiance avec l’équipe de soins, et augmente alors la sécurité. » (voir aussi son ouvrage Lieu d’asile. Manifeste pour une autre psychiatrie).
En conclusion, les organisateurs invitent à rester mobilisés « pour une parole qui soutienne une hospitalité pour la folie. » Un appel à signer une pétition a été lancé.