Le CH de Rouffach enquête auprès des usagers en santé mentale sur leur utilisation d’appli

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Au CH de Rouffach, le psychiatre Jean-Marie Sengelen mène une enquête à destination des usagers en santé mentale pour développer des applications pour smartphone.  

L'impact des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans le champ de la santé ne cesse de croître. Un grand nombre d'applications à destination des patients voient le jour dans des pathologies au long cours comme le diabète ou les maladies cardio-vasculaires. Ces dernières permettent au patient de suivre les paramètres de sa santé, de l'aider à adapter son mode de vie, de lui faciliter la prise de ses rendez-vous… Certes l'abord quantitatif que permettent des pathologies comme le diabète (ex : suivi quotidien de la glycémie) n'est pas transposable au champ de la santé mentale. Pourtant, donner les moyens au patient de comprendre les impacts positifs ou négatifs de son environnement sur ses symptômes, l'aider à gérer son traitement… sont autant de moyens de rendre les patients acteurs de leur santé grâce à l'utilisation de « l'e-santé ».
Les maladies au long cours comme le diabète sont des troubles qui se prêtent bien aux nouvelles applications numériques, car ces dernières permettent de mieux comprendre l'impact de l'environnement sur les symptômes, d'aider à mettre en oeuvre des mesures à impact positif et éviter les facteurs à impact négatif, de faciliter l'organisation de ses rendez-vous, d'aider à gérer son traitement au quotidien. Dans le domaine de la santé mentale, des applications se développement également. A long terme, l'e-santé sera un moyen de rendre les patients acteurs de leur santé.

Une étude pour évaluer les besoins des usagers
Pour développer au mieux ce nouvel outil, le Dr Sengelen mène une enquête auprès des usagers en santé mentale. Cette étude s'inscrit dans le cadre d'un travail universitaire coordonné par le CCOMS (centre collaborateur de l'OMS). Les résultats issus de cette enquête permettront de déterminer plus précisément les attentes et les réticences des utilisateurs face à ce type d'applications. Il s'agit d'explorer à travers différentes questions quelles utilisations les usagers font des outils numériques, les modes de recours à ces outils, les attentes et les limites. Ce projet sera mis en oeuvre avec la collaboration du GIP Symaris qui développe un progiciel SIH (service d'information hospitalier) pour les établissements de santé en psychiatrie.

Le patient acteur de sa santé !
Même si la relation médecin-malade reste au coeur de la pratique médicale, les rapports entre ces derniers ont tendance à évoluer; le médecin passe de son statut « d'omniscient en santé » à un statut de « partenaire expert ». L'idée d'une relation plus horizontale émerge où le patient devient acteur de sa santé. Le médecin quant à lui restera toujours le coordonnateur des soins détenteur du savoir faire. Dans le domaine des pathologies chroniques, le rôle du médecin est de permettre au patient d'acquérir une certaine expertise et, en ce sens, les nouvelles technologies sont une aide véritable.
La santé mentale n'est plus le seul apanage des psychiatres et autres experts du domaine, elle devient aussi l'affaire des usagers eux-mêmes, de leurs familles et de la société toute entière. Cette démarche est en accord avec les nouvelles orientations en psychiatrie communautaire et avec celles du centre hospitalier de Rouffach qui sont de redonner le pouvoir d'agir aux usagers en santé mentale.

Plus d'infos : www.ch-rouffach.fr, rubrique actualités