En chemin avec Gérard Garouste

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Gérard Garouste, qui expose jusqu'au 29 novembre à St-Paul de Vence, est un peintre singulier. « Ne demande jamais ton chemin à celui qui le connaît, tu risquerais de ne pas t’égarer. » Cet appel dit toute la démarche de l’artiste qui choisit la figuration et l’étude des mythes, des archétypes fondateurs, pour mieux explorer l’intimité humaine. Dans son ouvrage autobiographique, « L’Intranquille, autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou », l’artiste a évoqué ses conflits familiaux et sa propre lutte contre la folie. Sa vie est marquée par une enfance difficile et de nombreuses zones d’ombres, comme les délires qui l’ont souvent empêche de travailler et lui ont valu de nombreux séjours en hôpital psychiatrique.

Il explique : « J’ai forgé des résistances et des abris. Je sais déserter le réel quand il est trop dur, je me laisse happer par mes idées, mes histoires. Je rentre en moi et ce faisant, j’ai trouvé au plus profond de moi des choses que je pense universelles. »

L’œuvre aussi puissante qu’énigmatique de Garouste oppose la raison et la folie, l’apollinien et le dionysiaque. En 1977, il écrit pour le théâtre, « Le Classique et l’Indien ». Sans raison l’Indien délire, sans intuition le Classique devient fou. Gérard Garouste, c’est lui-même et son double. Dans ses tableaux, nous les retrouvons ensemble ou séparément. Il cherche à exprimer dans ses toiles ce qui n’a pas de mot, ce qui n’est pas dit. Selon lui, l’aventure psychanalytique et l’étude biblique ont le même but, se dépouiller de conditionnements, d’aliénations et de conventions  de l’héritage. « Regarder, c’est apprendre, apprendre à lire ce qui n’est pas écrit. »

Par Yvette Wiltzer, enseignante.