L’état de santé physique des patients présentant des troubles schizophréniques et bipolaires est longtemps resté méconnu des psychiatres et des généralistes. Leur préoccupation principale était la surmortalité par suicide de ces patients, qui présentent cependant les mêmes maladies somatiques aiguës et chroniques que la population générale, tout en ayant moins recours aux soins. Dans ce contexte, des recommandations de bonnes pratiques émises par la Fédération française de psychiatrie (FFP) et le Conseil national professionnel de psychiatrie (CNPP) ont été labellisées par la Haute autorité de santé (HAS).
Ces recommandations ont pour objectif de prévenir et repérer plus précocement les pathologies somatiques de ces patients et d’améliorer leur prise en charge pendant et après les hospitalisations en psychiatrie, ou lors de leur accueil en structure spécifique d’hébergement. Ces améliorations passent par une prise en charge pluridisciplinaire organisée et des formations des différents acteurs (soignants et personnels sociaux, mais aussi entourage et patient lui-même). Les auteurs attirent aussi l’attention sur les spécificités des patients, en particulier en ce qui concerne « l’expression de leur souffrance somatique qui peut prendre des masques inhabituels ». Globalement il est recommandé aux professionnels d’être « proactifs » pour améliorer ces soins somatiques (lire aussi Patients psychotiques en oncologie, M. Reich, Santé mentale n° 191, octobre 2014).
- Recommandation de bonne pratique en psychiatrie : comment améliorer la prise en charge somatique des patients ayant une pathologie psychiatrique sévère et chronique, Fédération française de psychiatrie. Juin 2015, à télécharger sur www.psydoc-france.fr/conf&rm/rpc/