A 80 ans, le docteur Irvin Yalom, professeur émérite de psychiatrie à l’Université de Stanford, est considéré comme un des psychothérapeutes les plus influents aux États-Unis. Auteur de plusieurs essais souvent best-sellers [Et Nietzsche a pleuré (Livre de poche, 2010), le Bourreau de l’amour (Galaade, 2005), Le problème Spinoza (Livre de poche, 2014)], il prône une recherche sereine d'un bonheur. Devant la caméra de Sabine Gisiger, il évoque les questionnements intérieurs auxquels nous sommes tous régulièrement confrontés : « Nous voulons tous savoir qui nous sommes, ce qui nous pousse et nous motive et comprendre quel est le sens de tout cela. » Irvin Yalom décrit la psychothérapie existentielle qu'il propose à ces patients, qui consiste à se pencher sur ces questions métaphysiques dans le cadre d’une thérapie : « Que signifie vivre ? Comment affronter la mort ? Comment trouver un sens à sa vie ? ». Il s’oppose au principe de la « neutralité bienveillante » de Freud , qu’il juge « archaïque, théoriquement intéressant, mais thérapeutiquement vain. » Il confie avoir « passé 3 ans en analyse avec quelqu’un de très traditionnel et “lointain” et a l’impression d’avoir perdu son temps. » Selon lui, « la psychothérapie est avant tout une relation et c’est le lien qui soigne. » Il travaille essentiellement sur « les rapports que ces patients entretiennent avec les autres et sur le lien qu’ils entretiennent avec lui, en leur révélant des choses et en pointant ce qui ne va pas, s’il estime que cela peut leur être utile. »
La réalisatrice Sabine Gisiger a souhaité « faire un film qui ait un effet cathartique sur les spectateurs », un film qui inspire les gens à réfléchir sur eux-mêmes et sur leur existence. Un documentaire touchant. En salles le 20 mai.
Yvette Wiltzer, enseignante