Alors que les femmes de milieu défavorisé ont un risque plus élevé de dépression postnatale et de naissance prématurée, des chercheurs ont conduit une étude sur les effets d’un programme prénatal sur ces deux paramètres. Ce travail a porté sur 221 femmes identifiées à risque (événements de stress, soutien social et ajustement du couple) et répartis dans deux groupes, l’un expérimental, le second de contrôle.
Le groupe expérimental a suivi dix séances (de 2 heures 15) de préparation à la naissance centrée sur une approche psychosomatique (échanges d’informations et exercices pratiques) pour faire de la naissance un événement normal et social et atténuer les réactions somatiques. Les séances sont envisagées par thèmes, d’abord les sensations corporelles incluant la compréhension et le rapport avec les émotions individuelles et, ensuite, l’attachement, les croyances autour de la grossesse et le rôle parental. Deux autres séances permettent de partager les peurs, malentendus, conflits non exprimés… Entre chaque séance un appel téléphonique maintien la continuité du programme.
Le groupe contrôle a suivi des interventions standards (diminution de la douleur, approche éducative avec information verbale, relaxation). À l’évaluation des symptômes dépressifs postnataux les femmes du groupe expérimental ont présenté une nette diminution des symptômes dépressifs et du taux de naissances prématurées, et moins de somatisations. Selon les chercheurs, cette étude « met en évidence l’importance du choix d’une méthode adaptée à la vulnérabilité des parents, ainsi que la place de l’interdisciplinarité réelle pour les soins mère-enfant ».
- Impact d’un programme de préparation à la naissance adressé aux parents à risque psychosocial. M. A. Ortiz. La lettre Ra&D, Institut et Haute école de la santé La Source, n° 7, oct. 2014, à télécharger sur www.ecolelasource.ch