C’est l’année du bac, mais aussi l’âge des premiers émois, des convictions, des passions. Charlie, une jeune fille de 17 ans, fait la connaissance de Sarah, une nouvelle élève, belle, sûre d’elle, au tempérament bien trempé, qui prétend arriver tout droit du Nigéria.
Charlie est immédiatement fascinée par sa personnalité et sa beauté. Une amitié, parfois ambiguë, s’installe entre les deux jeunes filles et, dans cette période de l’adolescence, où le manque de confiance en soi, les difficultés à la maison et les contradictions intimes viennent compliquer le quotidien, elles sont amenées à se faire des confidences, entre autres sur le plan des relations sexuelles.
Alors que Sarah, très à l’aise, évoque ses relations avec les garçons, Charlie avoue, un peu gênée, n’en avoir jamais eues, bien qu’étant amoureuse d’un garçon.
Sur le plan familial, Charlie se voit confrontée aux disputes incessantes de ses parents, suivies du départ du père. On apprend également qu’elle est née alors que sa mère n’avait que 18 ans.
Sarah, quant à elle, se réfugie derrière une mythomanie affichée pour occulter son milieu familial : un foyer monoparental, avec une mère alcoolique, dépressive et violente. Des deux côtés, il n’y a donc ni support, ni soutien familial, ni même image du père.
A l’issue de vacances en bord de mer, les relations entre les jeunes filles se détériorent et Sarah s’éloigne peu à peu de Charlie qui se sent humiliée par celle qu’elle croyait être son amie et qui divulgue ses confidences avec une certaine perversité.
Pour Charlie, c’est une sorte de trahison qui la fera plonger dans les affres de la jalousie et du désespoir, alimentées par les paroles blessantes et provocantes de Sarah, d’où l’issue tragique du film.
Pour son deuxième long-métrage derrière la caméra, la comédienne Mélanie Laurent aborde ainsi l’extrême fragilité des jeunes adolescents confrontés simultanément à de multiples problèmes et questionnements, auxquels les adultes n’accordent pas toujours l’attention et l’écoute qu’ils méritent. Ce beau film sur une relation perverse et manipulatrice est tiré du premier roman d'Anne-Sophie Brasme et a été présenté à la Semaine de la critique du dernier festival de Cannes. Yvette Wiltzer
- Respire, réalisation Mélanie Laurent. Avec Lou de Laâge, Joséphine Japy, Isabelle Carré. En salles le 12 novembre.
