Histoire de chambres

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Bien des chemins mènent à la chambre : le sommeil, l’amour, la méditation, Dieu, le sexe, la lecture, la réclusion, voulue ou subie. De l’accouchement à l’agonie, elle est le théâtre de l’existence, là où le corps dévêtu, nu, las, désirant, s’abandonne. On y passe près de la moitié de sa vie, la plus charnelle, celle de l'insomnie, des pensées vagabondes, du rêve, fenêtre su l'inconscient, sinon sur l'au-delà.

La chambre est une boîte, réelle et imaginaire. Quatre murs, plafond, plancher, porte, fenêtre structurent sa matérialité. Ses dimensions, son décor varient selon les époques et les milieux sociaux. De l’Antiquité à nos jours, l'historienne Michelle Perrot esquisse une généalogie de la chambre, creuset de la culture occidentale, et explore quelques-unes de ses formes traversées par le temps : la chambre du roi (Louis XIV à Versailles), la chambre d’hôtel, du garni au palace, la chambre conjugale, la chambre d'enfant, celle de la jeune fille, des domestiques, ou encore du malade et du mourant. Puis les diverses chambres solitaires : la cellule du religieux, celle de la prison ; la chambre de l'étudiant, de l'écrivain.

Superbement illustré, ce «beau livre» promène le lecteur dans des intérieurs variés, habituellement cachés…

Ci-dessus : Un médecin visitant un patient, miniature tirée d'un manuscrit Canon Medicinae d'Avicenne, XIIIe siècle. © Seuil, Histoire de chambres, p. 281.

  •   Histoire de chambres, Michelle Perrot, Seuil, réédition octobre 2014, 411 pages, 45 euros.