En 2010, 5 % des personnes âgées de 40 à 59 ans déclarent avoir eu des idées suicidaires au cours des deux dernières semaines précédant l’enquête Santé et itinéraire professionnel (SIP). Leurs indicateurs de santé sont plus dégradés au moment de l’enquête que les autres personnes du même âge et elles sont plus isolées sur le plan social ou relationnel.
Elles sont trois fois plus nombreuses à déclarer une santé altérée ou des limitations dans leurs activités quotidiennes. Elles souffrent aussi plus souvent d'au moins une maladie chronique (55 % versus 33 %) et déclarent plus de pathologies (2,1 contre 1,6). Entre 19 et 40 ans elles ont également passé plus de temps avec au moins un évènement de santé (12,7 ans contre 8,6 ans). Par ailleurs 23 % de ces personnes sont obèses (contre 14 % des autres individus), elles sont également deux fois plus nombreuses à fumer quotidiennement ou à avoir une consommation d’alcool à risque chronique. En outre, elles occupent moins souvent des emplois et lorsqu’elles travaillent, elles sont davantage exposées aux risques psychosociaux.
Ce mal-être actuel s’inscrit dans des carrières spécifiques. En effet, les personnes déclarant des idées suicidaires passent plus de temps hors de l’emploi. Elles sont aussi moins satisfaites de leur parcours professionnel et ont des sentiments exacerbés sur la place du travail dans leur vie. Les écarts de santé, d’emploi et de conditions de travail entre les personnes déclarant les idées suicidaires et les autres sont généralement plus importants que ceux observésentre hommes et femmes.
Profils et trajectoires des personnes à risque suicidaire, Drees, Etudes et résultats n° 886, juillet 2014.