Depuis 2004, les professionnels de santé sans être médecins peuvent, dans le cadre de protocoles définis, prendre en charge des examens ou des soins qui ne relèvent pas de leur formation initiale. Un(e) infirmier(ière) peut être habilité(e) à vacciner, le manipulateur d’électroradiologie peut réaliser un doppler, une échographie abdominale de surveillance, un orthoptiste peut réaliser un bilan optique… S’il s’agit à l’heure actuelle d’un débat entre spécialistes, aux intérêts parfois divergents, la Fondation de l’Avenir a voulu, à travers d'une grande enquête en ligne réalisée par Médiaprism, connaître la position du grand public, et donc des bénéficiaires potentiels. L’enquête a été réalisée auprès d'un échantillon de 1015 individus (redressé sur les critères de genre, âge, CSP individu, lieu de résidence, taille d’agglomération et revenu net du foyer de manière à être représentatif de la population française de 18 ans ou plus), du 8 au 15 novembre 2013
Principaux enseignements de l’enquête
– 85% des Français ont déjà entendu parler du transfert de compétences, mais leur connaissance du sujet est incertaine. En effet, 25% ont eu besoin d’une explication pour se le rappeler car cela ne leur disait rien spontanément, 37% disent savoir vaguement ce que c’est et seulement 23% savent assez bien de quoi il s’agit. Un tiers des Français qui ont entendu parler de transfert de compétences ignorait que ce système existait en France.
– 74% des français estiment qu’il s’agit d’une bonne idée.
Le principe est donc plutôt bien accueilli même si les convictiosn des personnes interrogées ne paraissent pas très assurées. 16% seulement pensent que c’est une très bonne idée et 58% pensent que c’est une assez bonne idée. Les hommes, les jeunes et les professions intermédiaires considèrent plus encore que les autres publics que le transfert de compétences est une bonne idée (respectivement 77%, 80% et 83%)
– 71% des français sont prêts à recourir à ce système pour eux-mêmes. Les jeunes sont davantage prêts que leurs aînés (77% des moins de 35 ans et 69% des plus de 35 ans se disent prêts). Principal levier pour les personnes réticentes : le fait que le professionnel de santé soit encadré par un médecin (surtout si le médecin conserve la responsabilité de la démarche).
– Les personnes ouvertes au transfert de compétences font confiance aux professionnels de santé auxquels ils reconnaissent une solide expérience (67%) et une formation sérieuse (54%). Ils perçoivent par ailleurs les avantages « pratiques » de la situation : pour 61% d’entre eux, cela réduirait les délais d’attente, et pour 52%, ce serait une solution pour éviter la pénurie médicale.
- Le transfert de compétences en médecine. Opinions et comportements des français. Enquête réalisée par Médiaprism, 2014. Fondation de l'avenir, Banque française mutualiste. En savoir plus sur www.fondationdelavenir.org