Plaidoyer pour une prévention active du suicide

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En 2010, le nombre de décès par suicide en France s’élevait à 10 509, soit une baisse de 20 % en 25 ans sur la population générale, et de 50 % chez les adolescents. Les programmes nationaux de prévention, mis en place dans les années 2000, ont contribué à ce résultat. Cependant, le taux de décès par suicide en France (14,7 pour 100 000 habitants en 2010) reste élevé au regard de la moyenne européenne (10,2 pour 100 000 habitants). Dans ce contexte, vingt ans après une première étude qui a consacré le suicide « grande cause de santé publique », le Conseil économique, social et environnemental (CESE) plaide pour la poursuite et l’amplification de la prévention, à travers un avis construit autour de 6 axes.
– Articuler plus étroitement le Plan de prévention du suicide et le Plan psychiatrie et santé mentale, pour plus de cohérence et d’efficacité.
– Promouvoir les dispositifs d’alerte. Pour cela par exemple, la formation de l’ensemble des professionnels de santé et notamment des médecins généralistes au bon usage des psychotropes est indispensable. D’autre part, tous les acteurs de la médecine scolaire et de la médecine du travail doivent également être en mesure d’intervenir et le CESE renouvelle sa détermination de voir leurs moyens augmentés.
– Prendre en charge la crise suicidaire. Le CESE recommande de pérenniser et renforcer les structures d’accompagnement psychologique et social et de soins psychiatriques qui sont aujourd’hui fragilisées faute de financement et ne disposent pas d’une réelle capacité de prise en charge et de suivi. Par ailleurs, un accès permanent à un professionnel de santé formé doit être généralisé à tous les services d’urgence, le maintien d’un lien entre le suicidant et l’hôpital étendu, et les initiatives de soutien valorisées.
– Favoriser un travail en réseau et le pérenniser.
– Créer un observatoire national des suicides, afin de valoriser les résultats de travaux de recherche français et étranger, qui travaillerait en lien étroit avec des centres territoriaux de prévention du suicide et aurait pour mission d’analyser et de partager les données épidémiologies, cliniques et sociologiques relatives au suicide.
– Faire de la prévention du suicide, l’affaire de tous. Pour cela, l’avis du CESE préconise de mettre en œuvre une campagne nationale de prévention.

  •  Suicide : plaidoyer pour une prévention active. Avis présenté par D. Bernus, Cese, commission des affaires sociales. 12 février 2013. www.lecese.fr