1945, fin de la guerre, mort d’Hitler, les soldats américains sillonnent les rues allemandes. Lore, une jeune adolescente, fille d’un haut dignitaire nazi impliqué dans les crimes de masse en Bielorussie, abandonnée avec ses deux jeunes frères, sa sœur cadette et sa petite sœur bébé, par ses parents fuyant les représailles, traverse l’Allemagne au milieu du chaos. Dans la forêt, les enfants rencontrent Thomas, un jeune rescapé juif. Pour survivre, Lore doit faire confiance à celui qu’elle a toujours appris à haïr…
Le film est tiré du roman de Rachel Seiffert, La Chambre noire, et la réalisatrice est interpellée par le thème de la transmission : les enfants ne sont-ils pas victimes des crimes de leurs parents ? A travers le personnage de Lore, la cinéaste tente de comprendre comment, enfant, on grandit en découvrant que ses proches ont commis des crimes inconcevables et que le génocide est entré dans leur vie quotidienne : « Comment peut-on aimer ses parents tout en sachant quelles horreurs ils ont commises ? », interroge-t-elle.
Le mensonge est également un sujet essentiel du film. Comment vivre lorsqu’on réalise que tout est mensonge autour de soi, que les valeurs inculquées depuis l’enfance ne sont que haine et détestation de l’autre ?… Un film poignant.
Par Yvette Wiltzer.
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Lore, long-métrage autralien de Cate Shortland, prix du public au festival international du film de Locarno. En salles le 23 février 2013.