A l’occasion du 17 octobre, journée internationale du refus de la misère, Médecins du Monde publie son baromètre annuel sur l’accès aux soins des plus démunis en France. Un rapport qui souligne l’importante détérioration des conditions d’accès aux soins des populations précaires
- Plus d’un tiers des patients vient se soigner tardivement par rapport aux soins qu’imposent leurs pathologies,
- 45% des femmes enceintes ont un retard dans leur suivi de grossesse.
- 2 800 mineurs ont été accueillis dans les centres MdM en 2011 : leur nombre a augmenté de 48% depuis 2008.
- 72% des patients déclarent vivre à la rue ou dans un logement précaire. Une dégradation inquiétante des conditions de vie qui ont un impact sur la santé des plus démunis.
- Plus de 98% des personnes reçues vivent sous le seuil de pauvreté.
Au chapître 7, consacré aux souffrances psychiques et pathologies psychiatriques repérés chez ces patients, l'ONG indique que
- une pathologie psychique ou psychiatrique a été repérée pour 11 % d'entre eux.
- Les demandeurs d’asile ainsi que les patients ayant vécu des situations violentes sont plus fréquemment affectés.
- La fréquence des troubles psychiques et psychiatriques est plus grande lorsque les personnes sont hébergées (par un organisme ou une association) ou vivent à la rue, ainsi que parmi les personnes seules.
L’accès aux soins de santé mentale pour les étrangers en situation précaire est particulièrement difficile, d’une part du fait du manque de personnel et de moyens alloués à la psychiatrie publique en France, et d’autre part du fait d’obstacles spécifiques aux situations de ces publics. On peut en particulier relever les difficultés liées à :
– la barrière linguistique : le recours à l’interprétariat professionnel en psychiatrie est encore très insuffisamment développé en France, alors même que la parole est la condition et le moyen du traitement ;
– l’absence de protection maladie : les délais d’attente pour l’obtention de l’AME ou de la CMU impliquent des retards et/ou des ruptures de traitements parfois très longs ;
– une précarité sociale et administrative qui rend complexe l’inscription de ces populations dans une prise en charge de secteur.
Observatoire de l'accès aux soins de la mission France. A consulter ou télécharger sur www.medecinsdumonde.org