Profils des patients en difficulté avec l’alcool

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Fin 2010, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a réalisé une « Enquête sur les patients reçus à l’hôpital pour addictions » (ESPERHA), en questionnant 3 000 patients. À partir des résultats de cette enquête, la revue Tendances dresse un tableau représentatif des patients en difficulté avec l’alcool vus à l’hôpital (soit 2/3 des personnes interrogés).

  • • Très majoritairement masculine, âgée d’environ 47 ans en moyenne, cette population est dominée par la classe d’âge des 30-60 ans (à 85 %). • Elle comprend une majorité de personnes de condition sociale et médicale précaire : au moins 30 % présentent des signes de précarité concernant leur logement ou leurs ressources ; 38 % souffrent de maladies chroniques somatiques et 40 % sont considérés avec certitude comme nécessitant des soins psychiatriques.
  • La plupart des patients en difficulté avec l’alcool sont aussi fumeurs et une minorité (13 %) est consommatrice de cannabis (proportion qui s’élève à un tiers chez les moins de 40 ans). Dans cette population, les consommations d’autres substances, notamment illicites, sont rares.
  • Un patient sur deux vu en ambulatoire ou par une Équipe de liaison et de soins en addictologie (ELSA) n’a jamais été suivi auparavant pour un problème d’addiction : parmi les patients hospitalisés, cette proportion s’abaisse à 25 %.
  • Aucune filière d’orientation vers une prise en charge hospitalière dominante ne se dégage : les médecins généralistes et, plus globalement, les médecins de ville représentent la première source d’orientation vers l’hôpital mais leur part n’est pas sensiblement plus élevée que celle de l’entourage, des médecins hospitaliers, ou des patients eux-mêmes : un sur quatre est en effet venu de sa propre initiative.
  • La chronicité de la maladie alcoolique apparaît aussi pleinement à travers la proportion importante de personnes ayant déjà été hospitalisées pour des soins en addictologie en rapport avec l’alcool auparavant, deux fois plus élevée chez les patients actuellement hospitalisés qu’en ambulatoire. Globalement, les caractéristiques des patients hospitalisés font apparaître une situation plus difficile, tant sur le plan de l’insertion sociale que sur le plan de la santé, même si le pourcentage de personnes nécessitant des soins psychiatriques n’apparaît pas plus élevé que chez les patients vus en ambulatoire.

– Profil des patients en difficulté avec l’alcool accueillis à l’hôpital, OFDT. In : Tendances, n° 82, septembre 2012. À télécharger sur www.ofdt.fr