Avec la multitude de sources d'informations, il est difficile de ne pas être confronté à l’actualité. Et si ce contact avec les nouvelles écrites pouvait entraîner des conséquences néfastes chez l'humain? Il semble que ce soit le cas, selon une nouvelle étude réalisée par une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal œuvrant au Centre d'études sur le stress humain (CESH) de l'Hôpital Louis-H. Lafontaine (Québec) dont les résultats ont été publiés le 10 octobre dans la revue Plos One. Concrètement, cette étude démontre que l’exposition à de mauvaises nouvelles dans les journaux augmente la réactivité au stress chez les femmes, et que ces dernières ont une capacité accrue à se souvenir de ces nouvelles négatives.
L'équipe du CESH a invité soixante participants (30 femmes et 30 hommes) répartis en deux groupes mixtes qui ont été appelés à lire de vraies nouvelles dans des journaux montréalais. La moitié de ces nouvelles étaient de nature négative (meurtre, accident…) et l'autre «neutre» (ouverture d'un nouveau parc ou sortie prochaine d'un film). Après avoir lu ces nouvelles, les participants étaient exposés à un stress. Le lendemain, chaque participant de chacun des groupes devait relater de mémoire le contenu de l’information lue la veille.
Les résultats sont plus que fascinants. « Concrètement, bien que le fait de lire une nouvelle négative dans un journal ne stimule pas nos hormones de stress, il rend les femmes plus réactives et affecte leurs capacités physiologiques à répondre à une situation stressante plus tard dans la journée. De plus, ces femmes ont tendance à mieux se souvenir du contenu des nouvelles négatives qu’elles ont consultées la veille. Il est intéressant de noter que ce phénomène ne s’observe pas chez les hommes », commente Marie-France Marin, coauteur de l'étude et doctorante au CESH.
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There Is No News Like Bad News: Women Are More Remembering and Stress Reactive after Reading Real Negative News than Men,
Marin M-F, PLoS ONE 7(10): e47189. doi:10.1371/journal.pone.0047189.