CONTINUITE DES SOINS. Handicap sévère et maladie, double peine ? C’est le constat aujourd’hui. « Les traitements médicaux et chirurgicaux, l’hospitalisation perturbent toujours l’équilibre précaire de l’organisation de la vie des personnes handicapées car leur parcours de santé risque de mettre en cause leur accompagnement. Il paraît nécessaire de chercher les solutions médicales qui préservent au mieux leur qualité de vie et les combinaisons optimales entre les impératifs de soin et les exigences de l’autonomie », explique Patrick Jacob, président de l’association « Handidactique I=MC2 » et auteur d’un rapport sur la question de l’hospitalisation au domicile social ou médico-social.
Sur le terrain, les difficultés sont nombreuses : « A l’hôpital, nos résidents sont perdus et les services de soins qui les accueillent ont tôt fait de nous appeler pour nous signaler leurs troubles de la conduite incompatibles avec la bonne marche de leur service ; au sein du foyer, les soignants sont déboussolés », explique Claude Diaz, directeur du Foyer d’accueil médicalisé (FAM) Le Mascaret. Le rapport suggère donc d’étendre l’hospitalisation à domicile (HAD), qui est déjà autorisée depuis 2007 dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), aux établissements médicaux sociaux accueillant des personnes handicapées comme les Maisons d’accueil spécialisés (MAS) ou les FAM. La secrétaire d’État chargée de la Santé, Nora Berra, a d’ores et déjà annoncé que des décrets, actuellement « soumis à la concertation », seront bientôt publiés, ainsi qu’une circulaire qui « précisera les modalités du partenariat » entre établissements et hôpitaux.
Le rapport fait des propositions sur les nécessaires progrès à réaliser en matière d’information, de formation et de reconnaissances mutuelles des besoins et des compétences de tous, usagers, familles, professionnels du soin et de l’accompagnement.
- Pour la personne handicapée : un parcours de soin sans rupture d’accompagnement. L’hospitalisation au domicile social ou médico-social. Rapport de Pascal Jacob, février 2012.