Chaque époque est soumise à de puissants processus qui influencent la manière dont ses membres vivent en société. La nôtre est marquée par les effets psychosociaux de la mondialisation néolibérale, et ce dans les cinq continents. Elle produit une précarité qui se caractérise par une incertitude sur le lien social, d¹abord constatée sur les plus pauvres et les plus malades, mais non moins présente au coeur de nos sociétés. Cette incertitude fragilise les principes de vie comme les étayages sociaux et produit une triple perte de confiance : en soi, en autrui, en l¹avenir. À partir de ce constat, l¹Observatoire national des pratiques en santé mentale et précarité (ONSMP) et l¹université Claude-Bernard de Lyon ont organisé en octobre le Congrès des cinq continents qui s¹est tenu à Lyon sur le thème « Les effets psychosociaux de la mondialisation sur la santé mentale ». Des experts en santé mentale de plus de 45 pays ont croisé leurs observations et analyses sur ce sujet. L¹objectif du colloque, au-delà des constats, était de contribuer à faire émerger de nouvelles possibilités de liens dans ce contexte de globalisation. Cette ambition s¹est traduite dans une déclaration intitulée « Quand la mondialisation nous rend fou, pour une écologie du lien social ». Les signataires de cette déclaration appellent tout d¹abord à une prise de conscience des effets psychosociaux de la mondialisation. Les notions de globalisation, mondialisation, risque psychosocial, santé mentale, précarité, souffrance, écologie des liens sociaux sont détaillées en préambule. Cinq recommandations sont ensuite définies. La dernière vise à instaurer un Observatoire international sur la mondialisation et l¹écologie humaine dont le but sera la recherche, les échanges et les propositions concernant les problèmes de précarité et de souffrance mentale liés aux effets aliénants de la financiarisation et de la marchandisation du monde.
Plus d¹informations et des vidéos de ce congrès sont accessibles sur le site wwwcongresdescinqcontinents.org
