Née en 1976 à l’île de La Réunion, Laurence Le Constant a fait des études d’arts appliqués spécialisées en stylisme de mode et design textile. Elle a complété sa formation par un cursus d’arts plastiques à la Sorbonne et des cours à l’École de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne. La dissociation de l’être et du corps est l’objet d’étude central de Laurence Le Constant. Elle explore cette dualité permanente au fil des étapes de la vie : la fragilité enfantine, la difficulté de devenir femme, la déchéance du vieillissement, le passage de la vie à la mort. Les corps créés sont féminins mais dépourvus d’attraits. Le sexe est vécu comme une aliénation qui conditionne leur individualité et leur existence de façon réductrice. L’être subit cet état et s’il se refuse à habiter cette enveloppe sexuée contrainte à la faiblesse et au désamour, il ne parvient pas à s’en extraire. Il demeure seul objet du tout-puissant désir masculin. Ses sculptures textiles, inspirées du butô, s’adressent à des dieux inexistants. Adepte de la récupération de matériaux, Laurence Le Constant expérimente, agglutine et superpose des textures denses qui se font chair. Quant à ses peintures, elles sont des arrêts sur images au cours desquels les visages nous interpellent, yeux dans le vague, bouche fermée, inexpressifs mais douloureux. Les couleurs usées, salies, dégoulinent et éclaboussent la toile dans une expression instinctive et urgente.
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