Son but : évaluer l’importance des événements indésirables graves (EIG) liés au processus de soins à l’origine d’une admission en établissement de santé ou observés chez des patients déjà hospitalisés, mais aussi repérer la part des événements jugés inévitables et d’en décrire les causes. À l’échelle d’une année, ce sont 275000 à 395000 EIG qui se produisent durant une hospitalisation et 330000 à 490000 EIG qui conduisent le patient à l’hôpital.
L’enquête révèle ainsi une moyenne journalière de 900 (EIG) liés à des soins réalisés « lors d’investigations, de traitements ou d’actions de prévention » durant une hospitalisation. Les conséquences de ces EIG allant de la prolongation du séjour à des incapacités et jusqu’au décès. Des chiffres encore trop importants, relativement stables, mais qui, selon Philippe Michel, directeur du Comité de coordination de l'évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine (CCECQA), coauteur de l'étude, « ne doivent pas masquer les progrès qui ont été faits, par exemple en anesthésie-réanimation
ou contre les infections nosocomiales ».
L’enquête montre également que 45 % de ces accidents seraient évitables. Consécutifs « à des soins non appropriés, à des retards ou à des erreurs dans leur réalisation », 20 % d’entre eux seraient ainsi dus à une mauvaise utilisation du médicament, notamment les anticoagulants, mais aussi à des conditions de travail dégradées (supervision insuffisante, mauvaise organisation…). L’enquête souligne enfin qu’une part importante des EIG résulte de risques auxquels est exposé le patient dans le cadre de soins optimaux, touchant plus fréquemment des patients fragiles, âgés et souvent déjà dans un mauvais état de santé.
Dossier Solidarité et Santé, n° 17 « Les événements indésirables graves associés aux soins observés dans les établissements de santé », résultats des enquêtes nationales menées en 2009 et 2004, Drees; www.sante-sports.gouv.fr
