La schizophrénie et les troubles psychotiques font partie des pathologies les plus coûteuses mais aussi les plus mystérieuses des maladies mentales. De fait, ils constituent un challenge majeur pour les chercheurs. Des études épidémiologiques ont mis en évidence que la fréquence des troubles psychotiques varie sous l’influence de facteurs environnementaux, en particulier chez les enfants et les adolescents européens. Ainsi, plusieurs études ont montré que les enfants qui grandissent en ville ont un risque deux fois plus élevé de développer une schizophrénie que ceux élevés en milieu rural.
Ce facteur n’a jamais été étudié en France. De la même façon, de nombreuses études ont clairement démontré que l’usage du cannabis, et tout particulièrement à fortes doses chez les adolescents, augmente la survenue de troubles psychotiques. Des recherches ont également établi un lien entre traumatisme durant l’enfance et survenue ultérieure de troubles psychotiques. Là encore, la quasi-totalité de ces données n’ont pas fait l’objet d’études systématiques en France. Par ailleurs, les études de jumeaux ont mis en évidence de manière répétée que près de la moitié de la vulnérabilité à la schizophrénie est d’origine génétique. Dans ce contexte, la communauté européenne a lancé en juin dernier une étude collaborative intitulée « EUx-GEL ». En France, elle est mise en place par la Fondation FondaMental, réseau de coopération scientifique en santé mentale, dans deux régions aux caractéristiques très différentes (la région du Val-de-Marne et le Puy-de-Dôme). Cette enquête se déroulera pendant un an avec des résultats attendus pour la fin de l’année 2011.
Le projet EUxGEL réunit des chercheurs et des cliniciens français mais aussi des Pays-Bas, de Grande-Bretagne, d’Allemagne, de Belgique, de Grèce, de Turquie, d’Irlande, d’Espagne, de Suisse, d’Italie, d’Autriche, du Brésil et de Hongkong. Plus de 7 500 patients et leurs familles y participeront ; www.fondation-fondamental.org