L’analyse de J. Westbrook et coll. confirme que le fait de demander à un individu de changer de tâche produit un impact négatif sur la mémoire, le retour vers la tâche initiale sollicitant un mécanisme complexe. D’autres études effectuées dans des services d’urgence ont ainsi rapporté entre 6 à 15 interruptions par médecin et par heure. Concernant les interruptions d’activité pendant l’administration de médicaments, on note que chaque interruption est associée à une augmentation de 12,1 % des échecs de procédure (mauvaise lecture d’étiquette, mauvaise identification du patient…) et de 12,7 % des erreurs cliniques (mauvaise dose, mauvais produit, mauvaise voie d’administration…). Ces soignants ont été dérangés pendant 53,1 % des administrations de médicaments.
Par ailleurs, la gravité des erreurs augmente avec la fréquence des interruptions lors de l’administration d’un seul médicament. Sans interruption le risque d’erreur grave est de 2,3 %, alors qu’il passe à 4,7 % avec 4 interruptions (1).
• Une étude menée au Brigham and Women’s Hospital de Boston et publiée dans le New England Journal of Medecine montre que l’utilisation par les infirmiers de code-barres au lit du patient permet de réduire de plus de 40 % les erreurs d’administration et de moitié les événements indésirables potentiels.
• Par ailleurs, un rapport de l’Académie de médecine intitulé « Sécurisation du circuit du médicament dans les établissements de soins » (2) vient de paraître et émet des recommandations.
■ (1) Arch of Internal Medecine, vol. 170, n° 8, 26 avril 2010, p. 683-690.
■ (2) http://www.academie-medecine.fr/les_rapports.cfm