En France, la consommation de cocaïne a atteint des niveaux importants et s’étend désormais à tous les milieux socioprofessionnels. En 2005, 2,6 % des 15 à 65 ans ont déclaré avoir déjà expérimenté la cocaïne, soit 1,1 million de personnes environ. Si la cocaïne se place derrière l’alcool, le tabac ou le cannabis (12,4 millions d’expérimentateurs environ pour ce dernier), elle se situe devant les amphétamines et les opiacés (environ 360 000 expérimentateurs de l’héroïne en France). L’expérimentation de la cocaïne est maximale entre 15 et 29 ans et augmente à un rythme soutenu : l’usage chez les 15-65 ans au cours d’une année a triplé entre 2000 à 2005, passant de 0,2 à 0,6 %. Cette augmentation est favorisée par la baisse du prix du produit et sa plus grande disponibilité et expose les consommateurs à des risques sanitaires qu’ils ignorent et restent également souvent méconnus des professionnels de santé non-addictologues. La consommation de cocaïne est, en effet, associée à une augmentation du risque de complications cardiovasculaires, neurologiques, ORL, infectieuses, dermatologiques et psychiatriques et, pour la femme enceinte, de complications obstétricales et périnatales.
Le schéma de prise en charge proposé tient compte des types de consommation (usage occasionnel, abus ou dépendance) et recommande dans tous les cas les interventions de réduction des risques. Le repérage de la consommation et des facteurs de risque d’abus ou de dépendance reste un temps essentiel et une intervention précoce visant à sensibiliser le consommateur est recommandée.
Les psychothérapies (psychodynamique, cognitive et comportementale ou systémique) sont recommandées en cas de dépendance, ainsi qu’une prise en charge psychosociale. La place des traitements médicamenteux reste actuellement très limitée et il n’existe pas de médicament de substitution. Quelques médicaments peuvent néanmoins être utilisés, hors Autorisation de mise sur le marché (AMM), dans des situations particulières (gestion du syndrome de sevrage, prévention de la rechute).
■Prise en charge des consommateurs de cocaïne, recommandations de bonne pratique, Haute autorité de santé, février 2010, www.has-sante.fr.