Né aux Pays-Bas, Hans Bouman s’installe au début des années 1980 à Paris. D’aucuns se souviennent des grandes têtes hiératiques qu’il avait peintes pendant ses débuts. De toute évidence, leur inspiration était surtout africaine (et nul n’ignore que l’artiste éprouve une authentique et profonde passion pour les cultures traditionnelles du continent noir). Ce qui frappait alors dans ces compositions majestueuses, c’était le travail de la matière, dans son épaisseur et sa densité.
Puis, Bouman s’est employé à explorer les ressources de la composition virtuelle, aboutissant à des œuvres associant les pratiques anciennes et celles liées aux nouvelles technologies.
Depuis quelque temps, le peintre s’est dirigé vers une purification des formes et une plus grande fluidité de son style et il est parvenu à franchir un cap décisif dans son histoire personnelle : ces œuvres nouvelles prouvent qu’il a gagné une plénitude et une force alors que son écriture s’est libérée d’influences contraires et donc contraignantes. La subtilité du dessin fait corps avec l’exercice même de la peinture dans une fusion qui attribue à chacune de ses toiles une subtilité et une intensité qui ne se démentent jamais.
Sans doute me dira-t-on que j’extrapole, mais ces compositions sont à mes yeux un cycle d’autoportraits. Pourtant, à l’inverse de Rembrandt, ce ne sont pas ses propres traits que Bouman trace et dont il joue, mais ses sentiments, ses passions, ses doutes, ses rêves, sa pensée de la peinture entre le virtuel et le tangible. En somme, voici des autoportraits secrets dont on ne sait s’ils prennent consistance ou vont s’effacer peu à peu, avec toute l’énigme qu’ils supposent.
Hans Bouman par Gérard-Georges Lemaire, écrivain
- Lire et regarder Santé mentale n°167, avril 2012 (parution 26 avril).
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Les expositions à voir : « Archipel », Art et Amicitiae, Amsterdam, Pays-Bas jusqu’au 11 mai.
«Body and soul », Kunstdoc, Séoul, Corée du Sud, du 28 septembre au 11 octobre. - En savoir plus sur l’artiste : www.hansbouman.com
