Un train virtuel pour les malades d’Alzheimer

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La "thérapie du voyage" (voyage virtuel en train de 10 et 45 minutes) permettrait de réduire les symptômes liés à la maladie d’Alzheimer (angoisses, fugues, troubles du sommeil, déambulations…) et de diminuer la prescription médicamenteuse.

Testé en Italie il y a cinq ans, le concept vient d'arriver en France. L’Ehpad valenciennois Notre-Dame-de-la-Treille a donc décidé d’expérimenter cette méthode qui vise à apaiser l'irrépressible envie de partir des résidents souffrant de maladie d'Alzheimer. L'infirmière coordinatrice Laura Drici et son équipe (quatre infirmières et de huit aides médico-psychologiques) ont ainsi bénéficié en septembre dernier d'une formation par le Dr Chilesi, inventeur de cette "thérapie du voyage". Le protocole est le suivant : les soignants repèrent les personnes éligibles à la thérapie ( contrindiquée pour celles souffrant de délire ou d'hallucinations car cela risquerait d'aggraver leurs troubles) d'abord en fonction de leur score sur l'échelle NPI (inventaire neuro-psychiatrique) et de leur MMS (mini mental state) puis ils font confiance à leur ressenti : "Notre ressenti est important, nous sélectionnerons, par exemple, ceux qui marchent le plus" déclare Sébastien Galio, infirmier référent "thérapie du voyage" à l'Infirmière Magazine.

Le pôle d’activités et de soins adaptés de l'Ehpad a ainsi réaménagé une salle en hall de gare, nouvel espace thérapeutique de l’établissement. L’équipe soignante offre donc un billet au résident en lui expliquant qu’il s’apprète à partir en voyage. L’objectif est de faire sortir les résidents de leur cadre habituel. Ambiance garantie grâce à un wagon virtuel, quelques stickers, des effets d’optique et un mobilier semblable à celui d’une gare. Tout est prévu jusqu’aux paysages qui défilent, choisis en fonction des saisons et des goûts personnels du patient.

En Italie, l'expérience a bénéficiée à une centaine de patients équipés de podomètres afin de mesurer les distances parcourues chaque jour. On a ainsi constaté au terme de cette "thérapie" que les déambulations baissaient en moyenne de 30 % et les traitements médicamenteux de 40 %. En France, cette initiative reste à l'état d'expérimentation mais les équipes soignantes de Notre Dame de la Treille affirme que la "thérapie du voyage" est efficace comme le souligne Laura Drici, infirmière coordinatrice du projet à  France Bleu : "La personne atteinte de la maladie d'alzheimer est tellement angoissée que sa seule envie c'est de partir donc ce dispotifi lui permet de partir et de réduire toute cette déambulation qui à un certain moment amène une fatigue très importante". Cela facilite également le travail des soignants : "Pour les équipes, c'est aussi un outil de soin formidable qui facilite la prise de médicaments et des repas. Cela nous évitera par ailleurs de gérer des crises. Des patients qui passent leur temps à déambuler au détriment d'autres activités devraient aprvenir à se calmer et à reprendre une vie normale" déclare Sebastien Galio à L'Infirmière Magazine.

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