Suivant la loi de modernisation du système de santé, chaque établissement public de santé doit s’affilier à un Groupement hospitalier de territoire (GHT) pour début juillet. L’objectif des GHT est de faire en sorte que les établissements publics de santé d’un même territoire définissent une stratégie de prise en charge partagée autour d’un projet médical commun et gèrent ensemble certaines fonctions transversales (système d’information, fonction achat, plans de formation…).
Alors qu’un comité de suivi des GHT a été installé pour leur mise en œuvre, l’association des établissements participants au service public de santé mentale (ADESM), rejoignant «l’opinion générale des fédérations et conférences selon laquelle un modèle pyramidal, intégratif et hiérarchique sera voué à l’échec» publie sept propositions «de bon sens» pour pallier les «insuffisances» de cette réforme.
– Créer des GHT à taille humaine, réactifs et proches des patients. L’ADESM estime que la tendance à la création de GHT de grande taille «contredit l’objectif de la loi d’adapter le système de santé au développement des maladies chroniques» (dont celles relevant de la psychiatrie).
– Fonder les GHT sur une gouvernance et un management collaboratifs et associatifs. Sur ce point, l’ADESM s’étonne que le projet fasse «si peu de cas des élus et une si faible place aux usagers dans la gouvernance.»
– Autoriser des GHT spécialisés en psychiatrie chaque fois que les acteurs portent un projet médical ambitieux pour répondre au diagnostic territorial. L’association souligne que les GHT spécialisés seraient plus proches des besoins des patients et de leurs proches, mais aussi pourraient être plus attractifs pour les partenaires des secteurs médico-social et social.
– Systématiser les Communautés psychiatriques de territoire (CPT) pour fédérer tous les acteurs au service du parcours de santé du patient. Ces CPT seraient ouvertes aux établissements publics d’intérêt collectif (Espic) et au médico-social. L’association va par ailleurs consacrer son séminaire annuel à la modélisation des CPT.
– En cas de GHT spécialisé ou de dérogation, contractualiser l’association aux GHT généralistes pour le projet médical psychiatrie-MCO et les activités de liaisons, comme pour les fonctions supports non spécifiques à la psychiatrie. L’ADESM est soucieuse «d’éviter l’isolement de la psychiatrie.»
– Dans les GHT généralistes, confier explicitement le pilotage et le management de la filière psychiatrie handicap psychique à l’établissement spécialisé ou polyvalent qui possède cette compétence.
– Au sein de GHT généralistes, déterminer des règles et des outils pour garantir les budgets et les ressources de la psychiatrie. L’association s’inquiète des risques de dilution et d’érosion supplémentaires des moyens, concernant les ressources de fonctionnement, mais aussi celles liées aux investissements indispensables pour moderniser l’offre de soins.
- D’après le Communiqué de l’Adesm du 11 mars 2016. En savoir plus sur l’association : www.adesm.fr/
