septembre 2017

L’homosexualité de Freud

Auteur(s) : Lionel Le Corre
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Quelle est la valeur de ce que la psychanalyse peut dire de l’homosexualité ? N’est-elle pas depuis toujours prétentieuse sur ce point ? N’est-il pas justifié qu’elle se taise au regard des débats nauséabonds polluant l’espace public, souvent en son nom ? 
À ces questions, L’homosexualité de Freud répond en considérant que Freud interroge l’homosexualité à partir de son rejet social. Dans cette perspective, l’analyse de la composante homosexuelle de son propre désir apparaît comme la cause des dits de Freud sur la question homosexuelle. L’œuvre freudienne est donc à ressaisir comme le produit d’un dispositif transférentiel, sa scène primitive est une scène homosexuelle. 
La dynamique interne du lexique freudien du fait homosexuel réduit cette question à un seul terme. Plus Freud en approfondit la compréhension et en étend la définition, plus le terme « homosexualité » condense de significations : relation d’objet, narcissisme, entrée dans la paranoïa, lien social ou transfert. C’est pourquoi l’homosexualité est une question qui conserve une force subversive et une radicalité pour la psychanalyse qu’il n’est pas nécessaire d’importer dans le champ freudien : elle s’y trouve déjà.

Lionel Le Corre, psychanalyste et chercheur associé au centre de recherches Psychanalyse, Médecine et Société – Université Paris Diderot, docteur en anthropologie psychanalytique, est membre du Cercle international d’anthropologie psychanalytique.

L'homosexualité de Freud, Lionel Le Corre, ED. Puf, septembre 2017, 23 €